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Rachat de Darty : bras de fer entre la Fnac et Conforama

La folle enchère ! La Fnac pensait son offre insurpassable, mais c’était sans compter l’audace de Conforama, second concurrent dans la course au rachat de l’enseigne rouge et blanche. Les deux grandes chaines ont engagé un bras de fer pour les beaux yeux de Darty, dont la valeur minimale est désormais portée à 1,09 milliard d’euros.

En , le groupe Fnac propose le rachat de Darty pour un montant de 720 millions d’euros, soit essentiellement 105 pence par titre en cash. Le 2 mars dernier, alors que les deux actionnaires semblaient sur le point de conclure un accord, Conforama frappe à la porte des discussions ! Le géant du mobilier se porte candidat à la course et grimpe la mise à 125 pence par titre. C’est seulement hier que le distributeur de produits culturels contre-attaque en abattant son atout, d’abord 987 millions d’euros puis  1,04 milliards dans la même journée. Si une telle offre demande généralement réflexion avant de surenchérir, il n’en a rien été pour Conformama qui sans perdre un minute, s’est empressé d’ajouter plusieurs lingots au pactole, portant ainsi son sommet à 1,09 milliard.

La résurrection de la Fnac

En 2011, Alexandre Bompard reprend la Fnac en vol, perdue dans une chute financière abyssale. La hausse du téléchargement illégal et la vive croissance d’Amazon ont littéralement asphyxié  la société. Alors que celle-ci accusait des pertes de 170 millions d’euros en deux ans, le chef d’entreprise a su colmater les brèches et mieux encore, inverser la courbe. Introduite à 22 euros en bourse, l’action n’a cessé de croitre et s’échange aujourd’hui à plus de 50 euros. Le résultat d’un traitement de choc infligé par le boulimique de dossiers qui n’a pas hésité à reformer la chaine de mesures budgétaires restrictives un de licenciements nécessaires. Les comptes ont été redressés au prix d’un plan de 80 millions d’euros d’économies et 510 emplois ont été supprimés. Toujours en quête d’un manque à gagner, le PDG souhaite assoir un peu plus la présence de ses magasins avec une ouverture dominicale. Une proposition refusée par le Parlement.


Alexandre Bompard : « on a subi un choc d’une… par franceinter

Bompard sur tous les tableaux

La Fnac est un succès de plus au palmarès de celui qui, en à peine en trente mois passés aux rênes d’Europe 1, a réussi à rajeunir l’audience et la porte aujourd’hui à près de 10% de parts du marché. Jamais à court, son ambition est débordante. Après avoir redressé durablement l’ex-filiale de Kering (ex-PPR), presque triplé la valeur de la Fnac, Alexandre Bompard se lance maintenant à la conquête de Darty, avec l’idée d’encore élargir le panel déjà bien diversifié de son entreprise. Ce qui séduit également l’homme d’affaire, c’est aussi la qualité d’implantation de sa convoitée : 423 magasins dont 282 en France. Le maillage de ces magasins est très lucratif, car Darty est omniprésent dans toutes les grosses métropoles françaises. Sans compter l’emplacement judicieux de ses boutiques, à la fois en centre-ville et dans les zones commerciales.

La pole position pour Conforama

Les deux sociétés jouent gros sur table. Chacune sait le bénéfice économique considérable dont elle jouirait si Darty, premier vendeur d’électroménager en France, rejoignait ses rangs. Avec un chiffre d’affaire annuel moyen de 3,5 milliard d’euros, l’affaire a de quoi attirer la convoitise des grandes multinationales toujours désireuses d’élargir leur maison-mère. Pour Conforama, l’intérêt est double. En développant son offre d’appareils électroménagers et de produits high-tech, le détailleur de mobilier ambitionne de devenir leader français de la distribution de produits et accessoires de la maison. Par conséquent, le groupe pourra davantage peser sur les fabricants et donc accroître sa force de négociation avec eux. Ce qui peut se traduire par des prix d’achat à la baisse et l’acquisition de produits en exclusivité. Et d’améliorer à termes ses marges.

Alexandre Bompard pourra-t-il rivaliser avec Conforama, qui enregistre un chiffre d’affaire annuel deux fois supérieur à la valeur de son entreprise ? Une chose est sûre, la passé démontre que rien n’est impossible pour le PDG à l’appétit gargantuesque.

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