Le Premier ministre a annoncé hier son plan pour réduire la dette. Le budget 2026 proposé par François Bayrou comporte de nombreuses mesures avec pour but d’atteindre 2,8% de déficit en 2029 contre 5,4% du PIB actuellement. Regardons ensemble les propositions faites par M. Bayrou.
« Tout le monde devra participer à l’effort face à l’ampleur de l’enjeu »
Le Premier ministre a commencé son discours par des mots à la tonalité grave. « Il est des moments de l’histoire des peuples où ils ont rendez-vous avec eux-mêmes, et ce moment est un de ceux-là ». François Bayrou a présenté son plan d’économies pour la France afin de réduire la dette française. Il souhaite économiser 44 milliards d’euros en 2026. L’objectif principal est de sortir le pays de la « malédiction » de l’endettement et ramener le déficit budgétaire à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2029.
Le secteur de la défense reste, malgré l’objectif annoncé, peu touché en raison du contexte international avec la guerre en Ukraine et dans la bande de Gaza. Parmi les annonces figurent le gel des dépenses pour 2026, instauré sous la forme d’une « année blanche », ainsi que la suppression de deux jours fériés. Toutefois, ce plan devra encore franchir l’étape parlementaire à l’automne, lors de l’examen du budget 2026. Une phase à haut risque pour François Bayrou, qui pourrait faire face à une censure. Voici les principales mesures à retenir.
2026 : une « année blanche »
François Bayrou a bien confirmé que 2026 serait « une année blanche » en termes de dépenses publiques. « Une année blanche, c’est une année où on aura exactement le même montant des retraites que celui qu’on avait en 2025 », explique lui-même le chef du gouvernement. Le gouvernement n’augmentera pas de fait les prestations sociales (pensions de retraite, allocations familiales, minima sociaux, APL…) malgré l’inflation.
Il n’y a pas que les dépenses publiques qui seront gelées si le budget 2026 est adopté. « Les barèmes de l’impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée seront eux aussi maintenus à leur niveau de cette année. » Mécaniquement, une hausse d’impôt est à prévoir.
Réduction des fonctionnaires
Le Premier ministre entend également réduire la taille de la fonction publique. Il prévoit « une règle de non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite », une mesure déjà expérimentée par le passé mais cette fois étendue de manière plus systématique. Cette mesure s’inscrit dans une volonté d’alléger durablement les charges de l’État, avec une réduction estimée à « 3 000 » postes de fonctionnaires en 2026.
Suppression de deux jours fériés
Afin de « travailler plus » pour « produire plus », le chef du gouvernement propose de supprimer deux jours fériés : le lundi de Pâques, « qui n’a aucune signification religieuse », et le 8 Mai, jour de l’armistice de la Seconde Guerre mondiale. François Bayrou justifie cette décision en affirmant que « le mois de mai est devenu un véritable gruyère, où l’on saute de ponts en viaducs de congés ». Toutefois, il se montre ouvert à la discussion. « Ce sont des propositions, je suis prêt à en accepter ou en examiner d’autres si d’autres idées surgissent, bienvenues. »
À lire aussi : Conseil constitutionnel: pourquoi 3 députés viennent-ils d’être rendus inéligibles ?
Une réforme de l’assurance-chômage
La réforme de l’assurance-chômage fait également partie du plan d’économies. François Bayrou considère qu’« il n’est pas normal qu’un pays comme le nôtre, avec autant d’emplois offerts, conserve un taux de chômage au-dessus de 7 % ». Le gouvernement entend ainsi durcir les conditions d’accès à l’indemnisation, tout en renforçant l’accompagnement vers l’emploi.
Rembourser de moins en moins les médicaments
Dans le domaine de la santé, le gouvernement veut réduire les dépenses en responsabilisant les assurés. François Bayrou souhaite « responsabiliser les patients pour que le coût de la santé soit plus concret pour nos concitoyens ». Il annonce que « dès 2026, des mesures viseront à sortir du remboursement à 100 % des médicaments qui sont sans lien avec les affections déclarées ». Une mesure qui devrait permettre plusieurs milliards d’euros d’économies, selon les projections du ministère de la Santé.
🔴 #Budget2026 Dépenses de santé : François Bayrou appelle à un "effort " de 5 milliards d’euros :
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) July 15, 2025
🗣“La maîtrise des dépenses publiques passe aussi par celle des dépenses sociales", poursuit le PM “Nous sommes et nous pouvons être fiers de notre système de santé. Mais nous… pic.twitter.com/Iv341d5pmW
La création d’ « une contribution de solidarité » pour les « plus hauts revenus »
Enfin, François Bayrou annonce la mise en place d’« une contribution de solidarité » ciblant les contribuables les plus aisés. Cette contribution « devra faire participer à l’effort national les plus hauts revenus ». Il réaffirme sa volonté de « lutter contre l’optimisation abusive des patrimoines non productifs ».