La saga Bygmalion n’est pas finie ! Alors que trois anciens responsables de la campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert, ancien directeur de campagne, Philippe Briand, ex-trésorier de campagne et Philippe Blanchetier, avocat de l’ex-UMP, avaient été mis en examen début avril, deux experts-comptables de la campagne de 2012 le sont à leur tour aujourd’hui. Pierre Godet et Marc Leblanc sont mis en cause pour usage de faux, recel d’abus de confiance, escroquerie et complicité de financement illégal de campagne électorale. Revenons sur le début de l’affaire.
Un système de facturation frauduleux
Il y a un an déjà, l’ancien patron de l’UMP, Jean-François Copé avait été emporté par la tempête Bygmalion. Pendant la campagne aux présidentielles de 2012, l’UMP aurait dissimulé dix-huit millions d’euros de factures, dans le but de respecter le plafond autorisé à vingt-deux millions d’euros et demi. La filiale Event & Cie de la société Bygmalion, complice de cette affaire et détenue par deux proches de J-F Copé, Bastien Millot et Guy Alvès, aurait prescrit de fausses factures pour les meetings. Et le parti de l’UMP aurait lui-même pris en charge le financement des dix-huit millions euros de surplus.
Une justice intransigeante
Les principaux acteurs de cette fraude ont été cernés par la justice. Trois anciens responsables de Bygmalion, Bastien Millot, Guy Alvès et Frank Attal, sont poursuivis pour « faux et usage de faux ». Tandis que trois anciens cadres de l’UMP avaient été mis en examen, dont Eric Cesari, proche de Nicolas Sarkozy, pour « abus de confiance » et « faux et usage de faux ». Jean-François Copé n’a pas été blanchi non plus. Il a été la cible d’une mise en examen pour « abus de confiance » en février dernier. Treize personnes sont désormais dans le collimateur de l’enquête Bygmalion. Pleine de rebondissements, l’affaire n’épargne donc personne et n’est pas prête de finir.
Clarisse Duppré