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Carlo Cottarelli, chargé de former un gouvernement en Italie

Après le refus par Giuseppe Conte de former un gouvernement, l’économiste Carlo Cottarelli, ancien cadre du FMI, a été chargé de former un gouvernement. Il a par ailleurs annoncé la tenue de nouvelles élections d’ici début 2019.

Après avoir échoué à imposer son gouvernement de coalition entre la Ligue (extrême-droite) et Mouvement 5 Etoiles (M5S) au président de la République Sergio Mattarella, Giuseppe Conte, va voir arriver un nouvel inconnu pour remplir ses fonctions. L’économiste Carlo Cottarelli, ancien haut responsable au Fonds monétaire international (FMI) a été approché par Sergio Mattarella pour former le nouveau gouvernement. Agé de 64 ans, il était surnommé « M. Ciseaux », depuis la mise en place d’une baisse des dépenses publiques par le gouvernement d’Enrico Letta en 2013.

Carlo Cottarelli a promis la tenue de nouvelles élections au plus tard « début 2019 ». Il faudra probablement bien ça pour résoudre la crise politique que l’Italie est en train de vivre. Le M5S et la Ligue, assujettis pour gouverner le pays, n’y sont pas allés de main morte au moment de donner leur avis sur le nouveau Premier ministre. Avant même que ce dernier ne soit nommé, Luigi Di Maio classait l’économiste parmi les « experts donneurs de leçons qui nous ont accablés en taillant dans la santé, l’éducation, l’agriculture ». Matteo Salvini, lui, le qualifiait de « Monsieur Personne qui représente la finance internationale ».

L’arrivée de ce technocrate à la tête du pays fait directement penser à l’expérience Mario Monti. Cet ancien commissaire européen, incarnation de la ligne économique honnie par La Ligue et le Mouvement 5 étoiles, avait dirigé un gouvernement dit « technique » entre 2011 et 2013, procédant à une politique de rigueur, prolongée ensuite par les gouvernements sociaux-démocrates d’Enrico Letta et Matteo Renzi.

Pas de chances d’avenir

Pour le président italien, Sergio Mattarella, ce joker de dernière minute a au moins le mérite d’être une figure d’apaisement, en ces temps pour le moins troubles. Déjà, à l’issue du scrutin législatif du 4 mars qui laissait une Italie sans majorité, le quotidien La Stampa avait évoqué M. Cottarelli comme un parfait candidat pour diriger un gouvernement « de tous et de personne ». L’intéressé avait alors répondu par l’ironie : « Il serait plus facile de me faire rentrer au poste d’attaquant de l’Inter de Milan à la place de [Mauro] Icardi. »

Si la magie opère, il en faudra bien plus pour que Carlo Cottarelli ne garde ses fonctions. Au vu de la composition des deux Chambres à l’issue du scrutin du 4 mars, l’ancien directeur au FMI n’a aucune chance d’obtenir la  confiance des parlementaires, et risque donc de devoir renoncer rapidement pour qu’un nouveau scrutin législatif soit organisé au plus vite. Au mieux, prédit la presse italienne, son gouvernement sera chargé d’expédier les affaires courantes durant l’été, si le nouveau scrutin ne peut avoir lieu qu’en septembre.

 

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