8 et 3 ans, c’est le temps d’attente moyen en Île-de-France et dans le pays pour avoir accès à un logement social. Alors, certains bailleurs sociaux n’hésitent pas à profiter de leur position. . D’Aubervilliers à Marseille « Sociétés HLM : loyers modérés pour business démesuré » est le résultat d’un an d’enquête menée par Sophie Roland. Cash Investigation, diffusé mardi 23 avril 2019 à 21 heures sur France 2.
Selon l’ANCOLS (Agence nationale de contrôle du logement social), « le gendarme du HLM« , une entreprise sur deux contrôlée depuis deux ans n’est pas en règle. Cash Investigation s’est donc intéressée aux bailleurs privés, Vilogia, le Moulin Vert et la Sogima. Elise Lucet et son équipe ont donc couru (au sens propre) après les gérants de ces trois mastodontes du logement. À son habitude Cash Investigation dévoile les côtés sombres du sujet étudié. « Nous ne mettons pas en cause le logement social, mais ses dérives », explique Sophie Roland, rédactrice en chef.
Des locataires rentables
À la recherche de profits, les bailleurs n’hésitent pas à « tondre le locataire ». 30.000 euros, c’est le montant des charges que Chadia et 46 locataires estiment avoir payé en trop à la Sogima. 250 heures de frais d’espace vert pour 180 en réalité selon l’avis d’un expert embauché à l’occasion. Des frais d’entretien et de ménage malgré une activité quasi nulle de la gardienne. Des prélèvements abusifs presque usuels, ils sont 750 à avoir été remboursés. Ce n’est pas le cas des 5250 foyers restant. « Une mauvaise répartition des charges récupérables » pour Pierre Edouard Berger, président du directoire de la Sogima. Filmées en caméra cachée, les négociations entre Chadia et la Sogima passent de 54.000 à 144.000 euros en quelques minutes.
Payer pour accéder à un logement social ?
Du côté de Moulin Vert, la corruption mène la belle vie au bas de l’échelle. A Aubervilliers, des dizaines de familles ont payé 3.000 euros en liquide pour obtenir un logement social et sauter la pile des candidatures. Une ville ou pourtant, un habitant sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté. C’est le cas d’Elyamine qui a accédé à un logement grâce à un faux dossier créé par une conseillère de l’entreprise.
Partez à la rencontre de bailleurs qui préfèrent investir dans du patrimoine plutôt que dans des travaux et qui proposent des habitations à loyer pas si modéré que cela.
Aujourd’hui 10 millions de Français habitent en HLM et la moitié est gérée par des entreprises privées. « Sociétés HLM : loyers modérés pour business démesuré » est le résultat d’un an d’enquête menée par Sophie Roland diffusée mardi 23 avril 2019 à 21 heures sur France 2.