Le rêve de l’équipe de France de basket en Coupe du monde a pris fin en demi-finale, sortie par une incroyable équipe de Serbie (85-90). Dominés pendant tout le match sur le plan comptable, les Bleus sont revenus très près au score dans les dernières minutes, un retour insuffisant pour prétendre à la finale.
Au terme de la dernière seconde de jeu, jouée après un ixième arrêt de jeu irrespirable, tout bon supporter français se sent fier. Fier de son équipe de France, qui a brillé dans la défaite. Loin sommes-nous là de toute ironie, les Bleus ont réellement brillé. Dans l’immense Palacio de Deportes de la communauté de Madrid, le combat était pourtant à sens unique. Et on ne savait pas, autant avant qu’après le match, qui était David et Goliath entre Français et Serbes.
Avant le match, on était un peu entre deux eaux. D’un côté, une équipe de France qui sort d’un retentissant exploit, peut-être dans les plus mémorables de l’histoire du sport français ; celui d’avoir sorti l’Espagne en encaissant à peine 50 points. Chez elle, de surcroît. Oui, ce match est historique, tout le monde est d’accord. De l’autre côté, des Serbes qui n’en finissent pas d’impressionner. Pourtant très moyens au premier tour (4e et dernier qualifié avec plus de défaites que de victoires !), les Balkaniques explosent en phase finale. Oui, ils explosent, mais leurs voisins grecs (90-72) d’abord. Puis posent une bombe au sommet de la confiance brésilienne (84-56). Le ton est donné. Aucun joueur de moins de 30 ans, cette équipe serbe est jeune. Très jeune, et en veut.
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LE HOLD-UP PRESQUE PARFAIT
La suite, on eût préféré l’omettre. Après quelques minutes délicates, les Bleus confirment la première tendance : ils sont largués. 21-15 à la fin du premier quart-temps, les Serbes étouffent le coq. L’écart s’agrandit encore de six unités à la mi-temps (32-46). Seulement mise à flot par Nicolas Batum, l’équipe de France se perd dans ses innombrables changements. Elle est maladroite. Elle a perdu l’alchimie.
Puis il y eut ces deux derniers quart-temps. Les poussées françaises se multiplient, mais sont perpétuellement annulées par des pépites serbes à 3 points en série. Ça, c’est pour le 3e quart temps. 15-14 pour la Serbie, -13 au total, c’est chaud en dix minutes. Très chaud. Vincent Collet n’a pas le choix, et est formel : après avoir bétonné la défense serbe, il faut oser attaquer.
Et le pire dans l’histoire, c’est que ça marche. Les Bleus alignent un improbablissime 15-4 et reviennent d’un coup d’un seul dans le match. Les dernières minutes sont simplement irrespirables, l’écart s’équilibre en équilibre instable. Batum alignera 35 points. Le sauveur était là, pas le peuple pour y croire. Deux lancers francs à 10 secondes du terme mettent définitivement fin aux espoirs tricolores.
Les Bleus quittent la phase finale par la grande porte, ornée de 35 petits ballons représentant les 35 sources d’espoir de Nicolas Batum, nouvel homme fort après Thomas Heurtel contre l’Espagne. Tony Parker peut être fier de ses Bleus : même à distance, il était là pour remotiver ces Bleus en perdition une bonne partie du match. Prochain rendez-vous contre la Lituanie, demain soir déjà. L’occasion ou jamais de finir sur une bonne note, de conserver cette incroyable dynamique, à l’énergie du désespoir.