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Cécile Grès (L'Équipe 21) : "Le rugby fait partie de mon ADN"

L’Équipe 21 a lancé en septembre dernier l’émission On va s’en mêler, le nouveau talk rugby de la chaîne présenté par Benoît Cosset tous les dimanches à 17h45. Révélée sur l’Équipe.fr et sur le Mouv’ grâce à l’émission Cissé Sport, la jeune journaliste Cécile Grès (27 ans) fait partie de l’équipe en plateau. Elle est en fait surtout active sur la version papier du média phare du groupe Amaury, pour lequel elle écrit régulièrement. RadioVL.fr a décidé de s’intéresser à une des jolies révélations du ballon ovale à la télévision cette saison. Rencontre.

Comment est-ce que la jeune Cécile Grès devient fan de rugby ?

Cécile Grès : Ma famille est en fait originaire de Brive, et plus jeune j’y allais souvent en vacances avec mes proches. J’ai donc découvert le Stade Amédée-Domenech toute petite grâce à mes grands-parents. De plus, à cette époque, Brive-la-Gaillarde avait une très belle équipe, qui dominait le Top 14 et qui était même devenue championne d’Europe (en 1997, à l’Arms Park de Cardiff contre les Leicester Tigers, ndlr). Une très belle page de l’histoire du rugby français, que j’ai donc pu suivre de près. Je me rends encore régulièrement dans la cité briviste. Dans ma famille, on joue par ailleurs aussi beaucoup au ballon ovale : mon frère joue à petit niveau, mon grand-père y a beaucoup joué… Petite digression, je n’ai que des frères : je suis donc la seule fille à la maison, mais on est tous dingues de sport ! Soit je m’y intéressais, soit je subissais (rires). Le rugby devenant donc, le sport avec lequel j’ai le plus d’affinités.

La vocation de devenir journaliste de sport, et de rugby donc, a suivi naturellement ?

Cécile GrèsEn deuxième année de Maîtrise de Lettres à la Sorbonne, j’avais la possibilité de faire six mois de stage. Sans trop y croire, j’ai envoyé un CV à l’Équipe.fr et après un entretien réussi, j’ai été prise ! J’y suis restée entre janvier et juin 2012. Pour être tout à fait honnête, je faisais mes études tranquillement, sans réellement me projeter, me disant que je verrais bien la suite après les avoir finies. Même si j’adorais écrire et que la presse écrite m’attirait déjà beaucoup : dans ma famille, on a une vraie culture du papier, mes parents lisent beaucoup la presse quotidienne… Après ce stage, j’ai donc eu la chance, à mon grand étonnement, de pouvoir directement intégrer la rédaction en tant que pigiste : j’avais trouvé ma vocation.

Tu rejoins parallèlement l’aventure Cissé Sport sur le Mouv’ en avril 2012, en tant que chroniqueuse.Cécile-grès-on-va-sen-meler

Cécile GrèsPendant mon stage à l’Équipe, j’avais écrit pour le site internet un article sur la logique économique de la Coupe d’Europe de rugby. J’expliquais ce que cela pouvait apporter à une ville, un club, à des rugbymen d’accéder à un quart de finale de Coupe d’Europe par exemple. Sylvère-Henry Cissé, qui était donc le présentateur de l’émission Cissé Sport sur le Mouv’ (Sylvère-Henry Cissé est désormais journaliste de sport sur CANAL+ France et CANAL+ Afrique, ndlr) l’a lu et a appelé le journal pour me proposer d’intervenir sur le sujet dans son émission. J’ai donc débuté comme invitée ! Cela s’est très bien passé, si bien qu’il m’a proposée de revenir la semaine suivante, mais en tant que chroniqueuse rugby. J’ai donc intégré l’équipe et j’y suis restée pendant près de trois ans. Cela a été très enrichissant car on s’entendait tous très bien, l’ambiance était très familiale et surtout parce que l’émission a très bien marché pendant ce laps de temps, en terme d’audience. Outre mon travail à l’Équipe, je bossais aussi en parallèle pour l’agence de presse Reuters, où j’ai appris à travailler de façon concise, factuelle, précise, rapide. Cela a donc été une période très formatrice pour moi. J’ai beaucoup appris et progressé professionnellement lors de l’époque Cissé Sport et cela me sert encore, même en télévision. J’aimerais bien refaire de la radio d’ailleurs.

En tant qu’ancienne de la station, quel regard portes-tu sur la mutation en cours de Mouv’ (le nouveau nom de la radio, ndlr) ?

Cécile Grès : C’est une radio qui cherche ses ajustements pour correspondre à une ligne éditoriale jeune mais sérieuse, en informant via un ton et le prisme particulier de la street cultureJe connais un peu Nour-Eddine Zidane, le rédacteur en chef de la station et j’ai pu un peu échanger avec lui sur le sujet. J’espère que lui et ses équipes vont réussir car ils font du bon boulot, ont des idées très intéressantes. Mouv’ est aujourd’hui une des rares radios nationales d’actu destinées aux jeunes, elle est importante dans le paysage radio français et a un potentiel énorme. C’est important, je trouve, qu’il y ait d’autres stations que Europe 1, France Info ou France Inter et capables d’informer de façon un peu plus cool, et jeune.

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Benoît Cosset, le présentateur d’On va s’en mêler, tous les dimanches à 17h45 sur l’ÉQUIPE 21

Comment se crée l’émission « On va s’en mêler », et comment rejoins-tu l’aventure ?

Cécile GrèsJ’ai privilégié la presse écrite à la télévision pendant longtemps, car ce n’était pas ma formation, mon métier de base. J’étais vraiment à fond dans l’écriture. Je suis journaliste au sein de la rédaction du journal L’Équipe et c’est toujours mon activité principale. Quand j’ai appris qu’une émission rugby allait se créer – une heure de talk, de la place pour développer des thèmes et des idées -, j’ai quand même tendu l’oreille. Presque dans la foulée, Fabrice Jouhaud, directeur des rédactions du groupe l’Équipe m’a alors convoquée dans son bureau pour m’expliquer qu’il voulait vraiment que je fasse partie de l’équipe de l’émission, et pourquoi. C’est quelqu’un qui a vraiment compté dans ma carrière, que j’écoute beaucoup et qui me conseille encore énormément : je lui ai donc fait confiance et j’ai accepté. On a donc commencé l’émission à la mi-septembre…

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Est-ce que l’émission est fidèle à ce que vous vouliez créer avec Benoît Cosset et l’équipe éditoriale ?

Cécile GrèsOui, vraiment. On voulait faire une émission accessible à tous, spécialistes ou non. Cela n’a pas forcément été évident de trouver le ton entre les gens qui aiment et connaissent très bien le rugby, et les gens qui ne sont pas forcément grands connaisseurs mais s’y intéressent. Je crois qu’on a finalement réussi à mettre en place un côté grand public, tout en étant spécialisé. Avec des consultants de qualité et singuliers : Éric Blanc, Christophe Dominici, Imanol Harinordoquy et bien sûr Daniel Herrero (photo ci-dessus). On va s’en mêler est chouette, jolie, légère mais aussi compliquée à faire et j’insiste là-dessus, car on n’a pas droit à beaucoup d’images. C’est important de le souligner : du coup, cela représente beaucoup de travail pour nos JRI Pierre Ammiche, Guilhem Herbert & Thomas Suteau, à qui on demande une grosse charge de travail (j’en profite ici pour souligner leur dynamisme et leur efficacité, grand coup de chapeau à eux). C’était notre plus grande interrogation : allait-on réussir à faire une émission de qualité sans beaucoup d’images ? Je crois, j’espère qu’on a réussi. On va s’en mêler marche de mieux en mieux et réalise de super audiences. Nous sommes vraiment satisfaits. Et c’est tout le mérite de Benoît Cosset, toujours très ouvert et super humain, du rédacteur en chef Christian Rousse, du chef d’édition Julien Defresne, de la journaliste Marion Theissen ainsi que de toute l’équipe qui abat un travail monstre tous les week-ends.

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Passons à une actualité rugby plutôt chaude… Comment s’expliquent les résultats mitigés du XV de France en ce moment, pour toi ?

Cécile GrèsJe pense qu’au-delà des défaillances sportives, il y a des défaillances mentales assez évidentes. Quand tu testes, utilises autant de joueurs, tu installes un climat de siège éjectable, alors qu’ils ont peut-être besoin de sentir la confiance de leur entraîneur pour être performants. On les voit sur le terrain apeurés, inhibés : ils ont pour la plupart peur de sortir de l’équipe à cause d’un mauvais match, sachant que le Mondial anglais approche à grand pas. L’équipe de France a aujourd’hui plus peur de mal faire qu’envie d’essayer de bien faire. C’est évident, le XV de France est dans une spirale dont il va être difficile de sortir, à six mois de la Coupe du Monde. C’est un vrai problème. Ça manque d’audace, de ferveur, de pugnacité et surtout de confiance. Il y a pourtant de vrais bons rugbymen et individualités dans cette équipe.

Est-ce un problème d’entraîneur ?

Cécile Grès : Je n’en suis pas si certaine, en fait. Je pense qu’il ne faut pas blâmer que le sélectionneur mais aussi le système, dont la fédération. Le problème est beaucoup plus global que l’on ne veut laisser le croire. Très honnêtement, je ne suis pas sûre qu’un autre entraîneur ferait vraiment beaucoup mieux. Philippe Saint-André a fait des choix contestables et son management est singulier, c’est sûr. Mais ce n’est pas le seul responsable. Marc Lièvremont a aussi pris pour tout le monde en 2011, oui, c’est vrai. Mais c’est facile de tout mettre sur le dos du sélectionneur du XV de France.cécile-grès-lequipe-21-on-va-sen-meler

Enfin, tu penses quoi des récents propos, récentes affirmations de Laurent Bénézech & de Pierre Ballester sur le dopage dans le rugby professionnel en France ?

Cécile GrèsJ’ai lu le livre de Laurent Bénézech. Et je lirai, aussi, le livre de Pierre Ballester. C’est compliqué de donner son avis sur ce sujet… Je pense que le dopage est un sujet qu’il faut traiter de façon sérieuse et intelligente, ne pas en faire des discussions de comptoir. C’est un sujet que personne ne devrait rejeter dans le milieu. Je vois les réactions contrariées des acteurs du milieu et je trouve dommage qu’on se scandalise au lieu de débattre vraiment. Pour le moment, il y a les accusateurs et les accusés mais l’échange n’existe pas. Chaque partie défend son idée avec sa propre ferveur et campe du côté de son clan. La vérité trouve sa place dans les preuves, pas les suspicions. C’est pour ça qu’il faut rester prudent. Et à titre personnel, je ne suis personne pour soupçonner quiconque. Il y a des institutions pour ça. 

Propos recueillis par Bruno AHOYO en exclusivité pour Radio VL

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