Ce vendredi 5 septembre, un échange capté au mois de juillet entre les deux journalistes de France Inter Thomas Legrand et Patrick Cohen et le secrétaire général du Parti Socialiste Pierre Jouvet et le président du conseil national Luc Broussy a été diffusé : l’effet est retentissant.
C’est dans le restaurant Le Coucou que les 4 hommes se sont retrouvés et les paroles qui ont été prononcées, notamment concernant les prochaines élections municipales à Paris, ont eu l’effet d’une bombe et ont suscité de vives réactions de la part des divers bords politiques.
Des paroles suspicieuses à l’égard de Rachida Dati
En juillet dernier, dans le 7e arrondissement de Paris, les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand se retrouvent dans le restaurant Le Coucou avec le secrétaire général du Parti socialiste Pierre Jouvet et le président du conseil national Luc Broussy. Ils commencent par aborder des scénarios quant à l’élection présidentielle de 2027. En effet, Thomas Legrand parle d’un « axe allant de Ruffin à Canfin (….) Ces deux-là, ça te crée un Glucksmann ». Puis, Patrick Cohen ajoute : « Et avec un score tout mouillé de 32-33 % ». En outre, c’est surtout la suite de ces déclarations qui a posé problème.
Les 4 hommes échangent notamment à propos des prochaines élections municipales de Paris et c’est à ce moment-là que Thomas Legrand déclare : « Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick (Cohen) et moi ». A première vue, cela insinuerait donc que dans le cadre de ses fonctions à la radio, Thomas Legrand prévoit d’influencer l’audience contre l’élection de Rachida Dati. La principale intéressée, Rachida Dati, a vivement réagi en déclarant : « Des journalistes du service public et Libération affirment « faire ce qu’il faut » pour m’éliminer de l’élection à Paris. Des propos graves et contraires à la déontologie qui peuvent exposer à des sanctions. Chacun doit désormais prendre ses responsabilités ».
🚨[ EXCLU ] : L'Incorrect publie une seconde vidéo.
— Juliette Briens (@JulietteBriens) September 5, 2025
« Le problème, avec un Le Pen-Glucksmann, c'est que je ne sais pas ce que fait le centre-droit. Ils sont pas nombreux mais moi je pense qu'ils écoutent France Inter. Et ils écoutent… en masse ! »
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France Inter a vite réagi
Rapidement, France Inter a pris une décision choc, comme l’explique un des salariés pour La Tribune : « Dès vendredi soir, la direction a suspendu de l’antenne à titre conservatoire Thomas Legrand [qui officie cette saison le dimanche à 8 h 46 dans Face à Thomas Legrand], explique un salarié. C’est rare que ça aille si vite. Et dès le lendemain matin, nous avons reçu un mail de la directrice, Adèle Van Reeth. ». En effet, les déclarations de la directrice affirmaient :« les propos de Thomas Legrand peuvent alimenter la suspicion quant à l’utilisation de notre antenne à des fins partisanes ». Ainsi, elle justifie sa décision : « Que Thomas Legrand mène son débat politique dimanche matin comme si de rien n’était aurait été malvenu et aurait contribué à mettre l’ensemble de la chaîne sous pression. ».
« Tous les coups sont permis » déclare Patrick Cohen
Le journaliste Patrick Cohen annonce qu’une plainte sera déposée et reprécise le contexte dans lequel ces paroles ont été captées à leur insu : « Tous les coups sont permis, c’est hallucinant, assure-t-il. Il s’agit d’un vol de conversation privée. Il y a une plainte qui va être déposée. Nous sommes d’ailleurs en train de regarder si on peut l’étendre à tous ceux qui ont repris et diffusé cette vidéo. Par ailleurs, L’Incorrect s’est bien gardé de préciser que ce rendez-vous a eu lieu à l’initiative de la direction du PS, qui se plaignait du traitement négatif du parti et d’Olivier Faure sur l’antenne de France Inter, et dans mes éditos en particulier. Nous n’étions pas entre amis dans un esprit de connivence. ». En outre, un salarié de France Inter confie au journal La Tribune à propos de Patrick Cohen : « Ce n’est pas pareil que Thomas Legrand (….) Dans ces vidéos, il est davantage dans une posture d’écoute et d’analyse. ».
De son côté, Thomas Legrand a réagi, accusant les journalistes d’avoir volé ses paroles. Cependant, il ajoute : « Je n’aurais pas dû employer ces mots. Mais j’assume de « m’occuper » journalistiquement de Rachida Dati, on ne doit pas céder du terrain sur cette forme de « trumpisme » qui arrive chez nous. ».
