Aux États-Unis, plusieurs élus démocrates du Texas ont été la cible d’une campagne d’intimidation après s’être opposés à un projet de re-découpage électoral soutenu par les Républicains. Une technique d’harcèlement illégal surnommée « pizza doxing » pour les menacer.
Une manœuvre politique contestée
Tout commence au Texas, où les Républicains tentent de faire passer un projet de re-découpage électoral. L’objectif ? S’assurer cinq sièges supplémentaires à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat prévues en novembre 2026. Pour cela, ils veulent redessiner les circonscriptions urbaines, majoritairement démocrates, qui regroupent près de 30 millions d’habitants.
Mais les élus démocrates ont choisi la résistance. Pour bloquer ce vote, ils ont quitté le Capitole d’Austin, car deux tiers des élus sont nécessaires pour valider toute décision. Une base, ce qui a déclenché une série de représailles politiques.
Le président républicain de la Chambre, Justin Burrows a annoncé avoir « signé des mandats d’arrêts » pour forcer les élus à revenir siéger. Le gouverneur Greg Abbott a lui, également durci le ton, « cette absence injustifiée tout s’arrêter maintenant», a-t-il déclaré dans un communiqué.
États-Unis : des élus démocrates victimes de "pizza doxing", une tentative d'intimidation insolite
— LCI (@LCI) August 19, 2025
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Une campagne d’intimidation bien rodée
En plus de ces pressions politiques, une campagne d’intimidation plus sournoise a été lancée contre les élus démocrates. Une cinquantaine d’entre eux, réfugiés à Chicago pour poursuivre leur mouvement, ont été victimes de deux fausses alertes à la bombe. Ils ont dû évacuer leur hôtel en urgence et changer d’adresse, qui reste secrète pour des raisons de sécurité.
Mais c’est surtout une forme de harcèlement moins connue qui a retenu l’attention. La « pizza doxing ». Cette technique consiste a envoyer des pizzas non commandées au domicile de la personne ciblée. Un moyen détourner de signaler à la victime que son adresse est connue. Le nom fait référence au « doxing », une pratique décrite par le département américain de la Sécurité intérieure comme « la collecte et la publication d’information personnelles identifiables dans le but d’humilier, harceler ou de menacer ».
Selon NBC News plusieurs familles d’élus restées au Texas ont été visées. Pour le représentant démocrate Diego Barnal, cette stratégie vise clairement à instiller la peur. Il raconte qu’un inconnu s’est présenté à son domicile prétendant être employé des services d’eau, posant des questions suspectes sur ses horaires et déplacements. « Presque tout le monde a une histoire comme celle-là à raconter aujourd’hui », a-t-il confié à la chaîne.
Une tension qui dépasse le simple clivage politique
Le phénomène n’est pas nouveau. Des cas similaires de « pizza doxing » ont été recensées ces derniers mois, notamment contre des juges fédéraux impliqués dans des procédures visant l’administration Trump. Certains élus ont déjà saisi le FBI en mai pour demander l’ouverture d’une enquête. À ce jour aucune arrestation n’a été annoncée.
Pour le représentant John Bucey, cette situation est le fruit d’une rhétorique toxique. Il a dénoncé sur X, voilà « ce qui se passe quand les dirigeants républicains appellent publiquement à ce qu’on soit traqués ». Plusieurs élus pointent du doigt le rôle des médias conservateurs, notamment Fox News, accusés d’attiser les tensions.
Ces actes d’intimidation montrent à quel point les débats politiques aux États-Unis peuvent basculer dans la violence. Derrière un nom presque anodin, la « pizza doxing » s’impose comme une nouvelle répression dans un contexte d’usure politique entre les démocrates et les républicains.