Une nouvelle forme de rupture fait des ravages dans les relations amoureuses. Baptisée « banksying », cette tendance tire son nom du célèbre artiste de rue Banksy et reflète un comportement de plus en plus courant. Se détacher émotionnellement sans jamais le dire à son partenaire. Résultat ? Une rupture brutale et un partenaire totalement pris au dépourvu.
Se retirer en douce comme une ouvre de Banksy
Le « banksying » fait référence à l’artiste de rue Banksy, connu pour ses oeuvres provocatrices et éphémères souvent chargées de symbolisme. L’ une de ses oeuvres les plus célèbres s’est d’ailleurs auto-détruite juste après avoir été vendue à 1,4 million de dollars.
C’est exactement ce que fait un ou une « Banksy-er » dans une relation? Il ou elle commence à se retirer émotionnellement sans prévenir, jusqu’à ce que la relation s’effondre sans avertissement. Pas de dispute franche, pas de rupture verbale immédiate, juste une distance de plus en plus pesante, un vide émotionnel et des gestes qui trahissent une présence de façade. Lorsque la rupture arrive enfin, la personne qui a été « banksyée » se retrouve seule et désorientée.
Selon Amy Chan, coach en relations amoureuses, cette pratique est tout sauf anodine. Elle explique que c’est une manière égoïste de « préparer » une rupture dans son coin, en laissant l’autre dans l’illusion. Pratique révélatrice d’un manque de maturité émotionnelle.
Un phénomène amplifié par les applis de rencontre
Dans un monde où l’on « swipe » aussi facilement de partenaire qu’on change de série, cette tendance trouve un terrain fertile. Emma Hathorn, experte en relations pour Seeking.com, les applis de rencontre ont amplifié ce comportement. Elle définie le « banksying » comme une forme de manipulation où la personne assure que tout va bien alors qu’en réalité elle se détache petit à petit. Le ou la partenaire sent que quelque chose ne va pas mais se retrouve conforté par un discours rassurant.
Ce qui rend cette méthode si toxique, c’est justement son ambiguïté. Contrairement au ghosting, quand quelqu’un disparait du jour au lendemain, ici le ou la partenaire continue de faire semblant. Les signaux d’alerte sont bien là, baisse d’attention, absence d’écoute, désintérêt progressif… mais les mots doux persistent, créant une dissonance douloureuse.
Le reflet d’une génération qui fuit les conversations difficiles
Le « banksying« , au fond, révèle une incapacité grandissante à affronter les émotions inconfortables. Plutôt que de dire clairement que la relation ne fonctionne plus, certains préfèrent disparaitre petit à petit, épargnant leur propre malaise au détriment de l’autre.
« La peur du conflit, de blesser, ou simplement de ne pas savoir comment rompre, pousse de plus en plus de gens à choisir cette méthode passive-agressive« , analyse Chan. Le problème ? Elle cause bien plus de souffrance qu’un dialogue honnête et courageux.
Alors, que faire si vous sentez que vous êtes victime ou auteur de « banksying » ? La solution, aussi simple qu’elle soit en théorie, reste d’actualité. Parler et communiquer. Prendre le risque d’être honnête. Dire les choses clairement, même si cela fait mal. « Ce dont les relations modernes ont le plus besoin, c’est de transparence« , conclut Hathorn. Échanger avec respect.