Opposé à la politique budgétaire de Washington, Elon Musk lance sa propre formation politique pour « rendre leur liberté » aux Américains.
Le 5 juillet 2025, au lendemain de la fête nationale américaine, Musk a officialisé sur X le lancement de son propre parti politique. Le « Parti de l’Amérique ». Une date hautement symbolique pour un projet qu’il présente comme une alternative aux deux partis historiques. Les républicains face aux démocrates. « Aujourd’hui, le Parti de l’Amérique est créée pour vous rendre votre liberté« , a déclaré le milliardaire d’origine sud-africaine.
By a factor of 2 to 1, you want a new political party and you shall have it!
— Elon Musk (@elonmusk) July 5, 2025
When it comes to bankrupting our country with waste & graft, we live in a one-party system, not a democracy.
Today, the America Party is formed to give you back your freedom. https://t.co/9K8AD04QQN
Ce lancement intervient en réponse directe d’une loi budgétaire majeure soutenue par l’administration présidentielle, la « grande et belle loi« . Selon le Bureau budgétaire du Congrès, ce texte qui inclut d’importants crédits d’impôt, creusera la dette publique de plus de 3.400 milliards de dollars d’ici 2034.
Une dérive budgétaire que Musk rejette fermement, y voyant un signe de « gaspillage et de corruption » partagé par les camps politiques traditionnels.
Un projet politique inédit mais limité
Ce n’est pas la première fois qu’Elon Musk exprime son mécontent envers l’establishment politique américain, mais c’est la première fois qu’il passe à l’acte. Selon lui, les États-Unis vivent dans un système « à parti unique » où les démocrates et républicains alternent le pouvoir sans réel changement.
Il affirme vouloir redonner aux citoyens une véritable représentation, dénonçant une démocratie détournée de sa vocation initiale. Concrètement, le « Parti de l’Amérique » ne vise pas à devenir « dominant« , mais entend se concentrer sur quelques sièges stratégiques au Congrès. Deux ou trois au Sénat, huit à dix à la Chambre de représentants. L’ objectif est celui de la « minorité pivot« . Le but étant d’influencer les votes sur les lois les plus contestées.
Il est important de noter qu’Elon Musk ne pourra jamais se présenter à l’élection présidentielle. En effet, n’étant pas né sur le sol américain, condition requise par la Constitution. Sa stratégie semble donc viser l’influence parlementaire plutôt que l’accession au pouvoir exécutif.
Des tensions politiques
La création de ce nouveau parti a immédiatement suscité de vives réactions, notamment pour l’administration Trump. L’ annonce du « Parti de l’Amérique » a été perçue comme un affront personnel par le Président américain, ancien allié de Musk. À une question d’un journaliste sur une éventuelle expulsion du milliardaire naturalisé en 2002, le président a rétorqué, à moitié sérieux : « On pourrait mettre Doge sur Elon. Vous savez ce qu’est Doge ? Doge est le monstre qui pourrait se retourner et croquer Elon. »
Cette allusion fait écho au nom du département gouvernemental que Musk dirigeait encore récemment, le Department of Government Efficiency (DOGE). Un service que Musk avait quitté en juin, juste avant le lancement de son parti.
Avec plus, d’1,2 million de participants à son sondage sur X, dont 65,4% favorables à la création du Parti, le milliardaire montre qu’il dispose d’une base populaire prête à le suivre. Reste à savoir si ce soutien virtuel se traduira en vote réels, lors des prochaines échéances électorales. Notamment pour les mid-terms de 2026.
Independence Day is the perfect time to ask if you want independence from the two-party (some would say uniparty) system!
— Elon Musk (@elonmusk) July 4, 2025
Should we create the America Party?
Une troisième voie crédible ?
Le « Parti de l’Amérique » illustre une volonté croissante de rupture avec le bipartisme classique aux États-Unis. En mêlant populisme, stratégie numérique et critiques, Musk se montre ambitieux. Il souhaite créer un « équilibre » dans le paysage politique.
Entre influence réelle et coup de communication à grande échelle, l’avenir de ce projet reste incertain. Une chose est sûre, l’affrontement Musk et Trump, anciens amis, n’est pas terminé.