Alors que la France est en deuil à la suite des attentats de Charlie Hebdo, un autre drame se produit dans un Hyper Cacher du 20ème arrondissement de la capitale.
Le 9 janvier 2015 sur les coups de 13h05, soit à peine 48 heures après le drame dans les locaux de Charlie Hebdo, un terroriste du nom d’Amedy Coulibaly pénètre dans un magasin Hyper Cacher, situé porte de Vincennes à Paris. Sans même une once de pitié, le forcené lourdement armé tire sur un premier employé du magasin. « Restez tous ici ! Personne bouge ! Personne bouge !« . Si quelques uns ont réussi à s’enfuir à l’entente des premiers coups de feu, d’autres ont vécu l’enfer jusqu’au bout.
Une prise d’otages interminable
Après avoir tué déjà trois personnes dans l’Hyper Cacher, l’homme de 32 ans change de stratégie et l’attaque terroriste se transforme en prise d’otages. Le rideau métallique du magasin se ferme sur les ordres de Coulibaly mais personne ne sait ce qu’il va se passé. Fort heureusement, Lassana Bathily, un magasinier franco-malien, a réussi à s’échapper. Il prévient alors immédiatement les forces de l’ordre et leur donne de nombreux conseils pour les aider à préparer l’assaut.
À l’intérieur, la panique règne. Sept personnes sont cachées dans un congélateur au sous-sol, dont une mère avec son bébé de 11 mois, tandis que le reste se situe à l’étage. Pour ceux qui peuvent, certains restent en contact avec leurs proches via leurs smartphones. D’après Zarie Sibony, l’une des deux caissières de l’Hyper Cacher, l’auteur de l’attaque en avait après les « Juifs et Français« .
L’assaut du RAID
Hélicoptère, véhicules blindés, pompiers, polices… Dès 14 heures, le quartier est entièrement bouclé par les forces de l’ordre présentes en nombre. Une heure plus tard, Coulibaly contacte la chaîne BFMTV. Il leur exprime ses revendications et explique avoir « synchronisé » son action contre les policiers de Montrouge la veille, avec celle contre Charlie Hebdo deux jours auparavant. Il avouera également avoir attaqué l’Hyper Cacher pour cibler « les Juifs« .
À 17h14, l’assaut est finalement donné par le RAID et la BRI. Soit quelques minutes après celui ordonné à l’imprimerie de Dammartin-en-Goële, ayant causé la mort des frères Kouachi. Le preneur d’otages tentera tant bien que mal de s’échapper par la porte principale en tirant à bout portant sur les policiers. Mais ce sont les forces de l’ordre qui auront le dernier mot : Amady Coulibaly est abattu.
Au total, 26 otages ont été libérés tandis que quatre autres ont péri. Parmi eux se trouvaient Yohann Cohen, Michel Saada, Philippe Braham et Yoav Hattab.