« Belphégor », plus qu’une simple série télévisée, fut un véritable événement culturel dans la France des années 60. Son apparition sur le petit écran a marqué les esprits, suscitant autant la fascination que la controverse.
Un fantôme hante le Louvre ! Manifestation surnaturelle ou machination bien humaine ? Le jeune André Bellegarde, fasciné par l’étrange, se lance à corps perdu dans l’enquête. De révélations en rebondissements, il va également être tiraillé entre deux femmes, Colette, la fille du commissaire, et la mystérieuse Laurence…
Quand le Louvre devient théâtre de l’étrange
La force de « Belphégor » réside indéniablement dans son atmosphère. Claude Barma, réalisateur visionnaire, a su transformer le musée du Louvre en un écrin mystérieux et angoissant. Le noir et blanc accentue l’aspect spectral des lieux, tandis que les jeux d’ombre et de lumière créent une tension palpable. La musique, lancinante et envoûtante, contribue à l’immersion du spectateur dans un univers à la fois familier et étrange.
L’intrigue, bien que relativement simple, est habilement construite. L’apparition d’un fantôme au Louvre, défiant la logique et la science, captive l’attention du public. Les personnages, archétypaux mais attachants, servent de guides dans ce labyrinthe de mystères. Juliette Gréco, avec son regard magnétique et son allure singulière, incarne à merveille la figure énigmatique de Belphégor.
« Belphégor-Mania » : La France captivée par le Fantôme
La diffusion de « Belphégor » en 1965 a provoqué une véritable « Belphégor-mania » en France. Les rues se vidaient devant chaque épisode, les conversations tournaient autour des péripéties du fantôme du Louvre, et les enfants se déguisaient en Belphégor pour jouer dans les cours de récréation.
Le succès de la série est dû à plusieurs facteurs. Tout d’abord, elle répondait à un besoin d’évasion et de divertissement dans une société en pleine mutation. Ensuite, elle exploitait un imaginaire collectif fasciné par le mystère et le surnaturel. Enfin, elle proposait une esthétique novatrice et une narration captivante, rompant avec les codes habituels de la télévision de l’époque.
« Un Fantôme qui fait peur aux familles »
La presse de l’époque a été partagée face à « Belphégor ». Certains journalistes ont salué l’audace de la série, son esthétique soignée et son atmosphère envoûtante. D’autres, plus conservateurs, ont critiqué son aspect angoissant et son potentiel à effrayer les jeunes téléspectateurs. Certains journaux ont même dénoncé « Belphégor » comme une menace pour la moralité publique, l’accusant de promouvoir le culte du mystère et de l’occulte. Ces polémiques ont contribué à renforcer le succès de la série, en lui conférant une aura de scandale et de transgression.
A lire aussi : Belphegor : Shirine Boutella, Vincent Elbaz, Aure Atika et Tiphaine Daviot au casting | VL Média
« Belphégor » est bien plus qu’une simple série fantastique. Elle est le reflet d’une société en pleine mutation, tiraillée entre tradition et modernité. La figure du fantôme, errant dans les couloirs du Louvre, symbolise les peurs et les angoisses d’une époque en quête de repères. La série interroge également notre rapport à la culture et au patrimoine. En choisissant le Louvre comme théâtre de ses mystères, « Belphégor » remet en question la sacralité des lieux et nous invite à les regarder d’un œil nouveau.