C’est un jour noir pour notre pays. La colère est légitime. La peur également. Cependant, mes chers amis, ne tombons pas je vous en conjure dans la spirale de la haine.
Ce sont dans les heures tragiques que nous devons plus que jamais garder notre lucidité. Trop souvent la folie accouche de la folie. Nietzsche écrivait : « Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même. Si tu plonges longuement ton regard dans l’abîme, l’abîme finit par ancrer son regard en toi. »
L’attentat d’aujourd’hui ne doit pas engendrer un deuxième attentat, que commettrait contre elle-même une nation qui a peur et qui réclame vengeance. Cette tragédie ne doit pas nous diviser, accentuer les clivages et faire le jeu des « maîtres de la haine ». Nous les imaginons déjà, tous ces dispensateurs de poisons, ces vautours affamés, ils profiteront de ce jour pour propager leur venin, créer le désordre et accentuer la peur. Ils voudront des responsables. Ils voudront nous persuader que la folie de trois hommes est celle d’une communauté ou d’une religion. La colère ne doit pas donner raison à ces ennemis du bon sens.
La liberté d’expression doit être défendue
Le journalisme est menacé. Ce n’est pas seulement un attentat contre un journal, mais contre toute une profession. Oui, la liberté d’expression est un combat qui se perd depuis quelques années. Pourtant, c’est sûrement ce qu’il y a de meilleur et de plus juste dans notre société. Elle doit être défendue. Et sans doute encore plus dans la période troublée dans laquelle nous vivons. Elle est un combat de tous les jours. Un idéal. Un graal que nous ne devons jamais cesser de poursuivre. Mais mes chers amis, si cette cause ne sera jamais totalement gagnée, elle ne sera jamais non plus totalement perdue ! La route est longue…courage !
Alexandre Sordet