Un jour après l’attentat de Charlie Hebdo, Marine Le Pen souhaite un référendum sur la peine de mort. Douze cadavres ne sont-ils pas suffisants pour elle ? Visiblement pas…
Marine Le Pen a annoncé ce matin sur France 2 : « Je veux offrir aux Français un référendum sur la peine de mort. À titre personnel, je pense que cette possibilité doit exister. »
Un référendum sur la peine de mort, un jour après le drame ? Les loups sont déjà de sortie ! Il n’a pas fallu une journée avant que la présidente du Front National ne s’empare de la tragédie, l’instrumentalise et souille cette journée consacrée au deuil.
Ainsi, Marine Le Pen souhaite empêcher la mort par la mort. Rappelons-lui deux choses. Premièrement, une citation de Victor Hugo : « Voyez, examinez, réfléchissez. Vous tenez à l’exemple. Pourquoi ? Pour ce qu’il enseigne. Que voulez-vous enseigner avec votre exemple ? Qu’il ne faut pas tuer. Et comment enseignez-vous qu’il ne faut pas tuer ? En tuant. » Malheureusement, trop souvent les discours des grands hommes se perdent, étouffés par le brouhaha des partisans de la haine.
La deuxième chose ? Charlie Hebdo s’est toujours opposé à la peine de mort ou à la tentation des extrêmes. Est-ce lui rendre hommage que de bafouer son propre idéal ? Et une ligne de conduite que le journal tenait fermement depuis sa création ? Rendons-nous justice à ces journalistes morts en allant à l’encontre de la vérité qu’ils défendaient ?
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Agiter le peuple avant de s’en servir
Quand cessera donc le discours de ces « opportunistes du malheur ? » Il n’existe rien de plus facile que d’instrumentaliser la souffrance. Machiavel lui même l’expliquait en ces mots : « Celui qui contrôle la peur des gens devient maître de leur âme. » Ou bien « La politique, c’est d’agiter le peuple avant de s’en servir. »
La peine de mort est-elle vraiment une solution ? Essayez-de trancher la tête d’une hydre, deux nouvelles têtes repousseront aussitôt ! Nous ne pouvons pas neutraliser le mal par le mal. Tout au mieux, nous lui donnons des raisons de grandir. La peine de mort fait croire à une sécurité précaire. Pourtant, ce n’est pas la chaise électrique qui arrêtera des hommes déjà bien décidés à mourir pour leur Dieu. Concluons sur ces paroles édifiantes de Benjamin Franklin :
« Ceux qui négocieraient leurs liberté fondamentale contre une sécurité illusoire ne méritent ni liberté ni sécurité, et n’auront ni l’un ni l’autre. »
Alexandre Sordet
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