Avril 2013. Un mystérieux virus bactériologique fait son apparition. Celui-ci déclenche chez les gens une peur irrationnelle des espaces ouverts et inexorablement, la mort. Alors que la panique se propage sur la planète et que déjà la fin du monde est proclamée, Marc, un jeune ingénieur se retrouve coincé dans l’immeuble où il travaille, loin de celle qu’il aime.
Un duo contradictoire
L’intrigue s’organise donc autour d’une histoire d’amour. Marc — incarné par Quim Gutiérrez — qui a perdu la trace de sa petite-amie, s’allie à son patron Enrique, surnommé le Terminator de l’entreprise. Ce dernier qui a mit la main sur un GPS fonctionnel, veut de son côté, retrouver son père coincé dans un hôpital du centre de Barcelone. En suivant les lignes de métro, puis celles des égouts, les deux hommes se lient d’une amitié par dépendance mutuelle.
La mise en scène est rythmée par des flashbacks plus ou moins utiles, qui ralentissent le dénouement et exposent le spectateur aux origines du virus. L’agoraphobie est un thème rarement dépeint au cinéma et de ce fait il mérite qu’on s’y intéresse. On connaissait déjà quelque chose qui s’y apparente. L’OCNI de M. Night Shyamalan, Phénomènes où les individus étaient poussés au suicide par un phénomène naturel inexpliqué n’avait pas trouvé le succès escompté.
Loi de la jungle
Sur fond de crise économique et politique, on assiste à une anticipation plutôt réussie de la société. Preuve que le cinéma espagnol sait tirer ses ficelles du jeu, il pourrait presque se distinguer des fondamentaux du genre. Le film est plus silencieux que la norme, plus simple aussi. Les rapports humains s’apparentent à une quête mystique face à l’inexpliqué. L’agoraphobie fait resurgir les instincts primaires de chacun.
On assiste à la mise en place d’une contre-société qui lutte pour sa survie. Une vision chaotique s’immisce dans les rues de Barcelone, et la grande force des Derniers Jours se révèle finalement être sa grande simplicité, tant au niveau des échanges que des émotions qui s’y mêlent. Un parcours semé d’embuches attend nos deux personnages : entre courses poursuites, bagarres et rencontres imprévues, on s’attend à tout ou presque.
Une tentative inachevée
Pour autant, les frères Pastor manquent cruellement de budget et cela se ressent. Les SFX, notamment les plans de Barcelone ont un côté très cheap. Le scénario aurait pu être réellement original s’il ne se contentait pas de recycler le genre, parfois avec une maladresse déconcertante. Pour autant certains éléments surprenants viennent pallier cette faiblesse comme l’illustre la scène du supermarché ou celle de l’ours.
Le mythe chrétien qui finalise le tout est sans doute l’élément de trop, dans la mesure où rien ne vient expliquer sa présence, autant au niveau de l’intrigue que dans une mesure moralisatrice.