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Cinq cadres séquestrés à la Seita

Mercredi après-midi, des salariés du cigarettier Seita, implanté à Carquefou près de Nantes, ont pris en otage 5 cadres pour exprimer leur mécontentement à l’approche de la fermeture du site.

Mi-avril, l’usine française du groupe Imperial Tobacco annonçait sa fermeture prochaine créant une vague d’indignation chez les salariés. En grève depuis lundi, ces derniers ayant appris que la direction ne paierait ces jours non travaillés qu’à hauteur de 50% ont pris l’initiative de séquestrer 5 cadres, membres de la direction. Ils réclament le paiement complet des jours de grève ainsi qu’un droit d’information sur le projet de restructuration. « La direction ne nous transmet pas les informations venues du siège » déclare Pascal Brochard, le délégué du personnel CGT à l’AFP. La direction est également accusée de faire pression sur ses salariés en engageant des huissiers pour les surveiller ou en exigeant que la production qui avait baissé depuis l’annonce de la fermeture remonte de 50%. « Les pressions sur les salariés se sont accrues à un point tel ces dernières semaines qu’actuellement une centaine d’entre eux est en arrêt maladie » explique le délégué du personnel. Les salariés déplorent également que leur soit refusé l’accès à des salles de réunion.

Crédit: DR

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Pascal Brochard souhaite clarifier les choses « On ne se serait pas mis en grève si la direction n’était pas venue nous « chercher » ces derniers temps alors que le site va fermer (…) On n’est pas là pour les humilier. On est les premiers à prôner le respect humain. Donc, on essaie de donner l’exemple de ce qu’on souhaiterait avoir en matière de respect de la part de la direction« .

Un inspecteur du travail mandaté par la préfecture s’est rendu à l’usine dans la nuit de mercredi à jeudi pour résoudre la situation.  « Il est arrivé vers minuit et a passé toute la nuit avec nous pour essayer de faciliter les négociations » raconte Michel Laboureur, secrétaire du comité central d’entreprise avant de conclure amèrement qu’ « il n’en ressort rien« .

Bien qu’ils veuillent faire plier la direction, en retenant notamment l’équivalent de 10 à 12 millions d’euros de cigarettes, les salariés assurent que les otages sont convenablement traités. « Ca s’est bien passé. Ils ne sont pas enfermés dans une pièce. Ils ont pu aller un moment jusqu’à la salle à café et on s’est mis à l’écart pour les laisser prendre leur café tranquille » assure le délégué du personnel. Sa femme Valérie, ajoute: « Ce matin, on leur a apporté des croissants et des petits pains de la boulangerie. Ils ont libre circulation dans les services. On n’est pas des méchants« . Tous s’entendent pour maintenir la grève jusqu’à dimanche si nécessaire.

Jean-Sébastien Evrad-AFP

Jean-Sébastien Evrad-AFP

A la fermeture de l’usine de Carquefou, 337 postes seront supprimés sur les 1150 existant. 130 postes seront crées en Pologne où l’entreprise sera délocalisée. Rappelons qu’en 2008, lors de la reprise de Seita par Imperial Tobacco plus d’un milliers de postes avait déjà été supprimé. L’usine du groupe de recherche à Bergerac en Dordogne et le site de Nottingham vont eux aussi fermer.

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