C’est assurément l’un des dessins animés cultes des années 80. Bien que japonais, Lady Oscar raconte tout un pan de l’histoire de France.
Les débuts d’une héroïne
Avant d’être un dessin animé à succès, Lady Oscar a eu d’autres vies. A la base, comme c’est très souvent le cas, c’est un manga, un shojo (un manga qui vise un public essentiellement féminin par opposition au shonen) de Riyoko Ikeda, une mangaka réputée qui faisait partie comme la créatrice de Candy, du Groupe de l’an 24, un groupe de femmes mangaka fondé dans les années 70 pour innover dans le shojo et qui sont les pionnières du shojo moderne. D’ailleurs dans ce groupe, on retrouve les créatrices de deux œuvres majeures qui ont auront une importance considérable : Le clan de Poe (Moto Hagio) et … La rose de Versailles (Lady Oscar). Ces deux œuvres vont permettre d’attirer vers le shojo des critiques qui s’en désintéressaient jusque là. Ces deux mangas vont aussi ouvrir la voie aux mangas littéraires ou romans graphiques en raison de leurs très grandes qualités.
Outre le manga, avant de devenir le dessin animé que l’on connaît a eu une autre vie plus étonnante. Avant de prendre vie dans l’animation, c’est bien au cinéma avec de vrais acteurs que l’on découvre le personnage. Le film live est sorti quelques mois avant le dessin animé, en mars 1979 et est réalisé par Jacques Demy en personne.
Une relecture de l’Histoire de France
La force de la série est de mélanger habilement la grande et la petite histoire. Si Oscar n’a pas existé, le personnage côtoie des personnages historiques de premier plan, à commencer par le Roi et la Reine de France. De même, les complots que doit déjouer notre héroïne sont des faits historiques réels bien que romancés à l’image de l’affaire du Collier. En ça, le travail effectué sur la série n’est pas sans rappeler celui d’un de nos illustres auteurs et feuilletonnistes Alexandre Dumas. Dans Les 3 mousquetaires, il utilise le corps des mousquetaires, la Reine, Richelieu et d’autres pour créer une histoire romanesque prenante.
Au Japon, le manga est prépublié dans le magazine Margaret entre 1972 et 73 avant d’être regroupés d’abord en 3 volumes. C’est en octobre 1979 que la série sortira à la télévision japonaise. Ce qui en fait une œuvre épique et importante, c’est bien entendu la puissance de ce personnage créé par Riyoko Ikeda mais également son destin tragique. Les personnages étant emportés dans le tourbillon de l’Histoire, il faudra dire adieu à bon nombre d’entre eux, à commencer par Oscar et son meilleur ami / amoureux André.
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L’anime a été réalisé en 1979 par TMS (Tokyo-Movie-Shinsha). On a parlé tout à l’heure du manga, bien entendu, et du film de Jacques Demy. Mais ce serait injuste d’oublier d’autres adaptations antérieures à l’arrivée du dessin animé sur les écrans. Il y a eu une adaptation pour la radio et une version en comédie musicale baptisée Berubara Gran Roman. Puis vint le film de Demy (sur des musiques comme il se doit de Michel Legrand) tourné en France.
Le film a pris un angle un peu différent du manga. Si le manga s’appelle La rose de Versailles, ce n’est pas pour mentionner le personnage de Oscar mais bien Marie-Antoinette sur qui l’histoire est centrée. Comme le film se concentre davantage sur Oscar, il prend le titre de Lady Oscar, titre que reprendra pour l’international le dessin animé et fait une sorte de mixte des 2. Le dessin animé est composée de 42 épisodes.