Lorsque l’on aborde le sujet du Proche et du Moyen-Orient, ces mots reviennent sans cesse. La ligue arabe est composée essentiellement de pays sunnites, l’Iran est la grande puissance chiite, le clan de Bachar el-Assad représente la minorité alaouite de Syrie.
Quelles sont les différences entre ces deux branches de l’islam ?
Les sunnites considèrent le Coran comme une œuvre divine : l’imam est un pasteur nommé par d’autres hommes, faisant office de guide entre le croyant et Allah pour la prière ; dans certaines situations, il peut s’autoproclamer.
Les chiites considèrent l’imam, descendant de la famille de Mahomet, comme un guide indispensable de la communauté, tirant directement son autorité de Dieu. C’est pourquoi leur clergé est très structuré.
Pourquoi sont-ils en conflits ?
A la mort du prophète Mahomet en 632, la question de sa succession n’est pas réglée. «Ceux qui deviendront les chiites estiment qu’il faut choisir son successeur dans sa lignée en désignant son cousin et gendre Ali, alors que ceux qui deviendront les sunnites pensent que Mahomet n’a pas désigné de successeur pour laisser volontairement le choix parmi ses compagnons», explique Laurence Louër, chargée de recherches Sciences Po-Ceri-CNRS.
Ces derniers l’emportent et Abou Bakr est nommé premier «calife» («successeur» en arabe). En 646, l’assassinat du troisième calife permettra finalement à Ali d’accéder au pouvoir. Il est à son tour assassiné en 661. Ce conflit de succession engendre une scission fondamentale au sein de l’islam: les chiites d’un côté, qui reconnaissent Ali comme premier successeur de Mahomet, les sunnites de l’autre, qui ne voient en Ali que le quatrième calife à qui succède la dynastie des Omeyyades.