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Comprendre la crise grecque : épisode 1

Comment la dette de la Grèce est devenue un enjeu majeur en Europe ?

Lorsque la crise a éclaté en mai 2010, l’Etat émettait encore des bons du trésor qui étaient achetés par les marchés financiers (fonds d’investissement, assureurs, banques…). À l’époque, la banque française détenait la plus grande partie de la dette, soit 57 milliards d’euros. Mais peu à peu la crainte d’un non remboursement de cette dette s’est fait sentir et les banques ont été décidé de stopper leurs prêts, sauf à des taux d’intérêt exorbitants.

D’une dette privée à une dette publique

Affaiblies par la faillite de Lehman Brothers, les banques européennes ont commencé à envisager les éventuelles faillites bancaires dans la zone euro causées par un non remboursement de la dette grecque. Pour contrecarrer ces risques, les banques ont tranché pour un passage de la dette du privé au public et la Banque centrale européenne (BCE) s’est chargée d’acheter les titres de dette grecque. Un Fonds européen de stabilité financière (FESF), à l’intérieur duquel chaque pays rachète une partie de la dette à hauteur de poids économique a également été créé pour l’occasion. Le FESF détient 141,8 milliards d’euros de dette grecque. Les membres de la zone euro ont donc prêté quelque 226,9 milliards d’euros et le FMI a également apporté son aide avec 32 milliards d’euros de prêts. Le but étant de donner l’argent nécessaire à la Grèce pour rembourser ses échéances.

Graphique dette grecque

Des prêts intéressants pour les pays de la zone euro

La dette qui était constituée dans sa majorité par des bons du trésor échangeables sur les marchés financiers est désormais composée principalement de prêts. Aujourd’hui, la dette de la Grèce s’élève à 312 milliards d’euros, soit 176 % du PIB. Il faut noter que la dette grecque a donc rapporté quelques milliards d’euros aux pays créanciers. Les taux d’intérêts des prêts ont en effet généré des recettes importantes depuis cinq ans, le Fonds européen de stabilité financière ayant prêté à des taux de 1,5 %. Seul l’effacement pur et simple d’une partie de la dette ou le défaut de paiement pourraient faire perdre de l’argent aux créanciers. L’objectif depuis le départ est donc que la Grèce puisse rembourser ses emprunts à chaque échéance et cela, au prix de dures réformes d’austérité.

Image - dette grecque, relation avec créanciers

Clarisse Duppré

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