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Comprendre l’affaire Lafarge en Syrie en 5 minutes

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Le cimentier Lafarge est soupçonné d’avoir contribué au financement de groupes terroristes en Syrie. L’objectif ? Maintenir son implantation dans le pays.

Retour sur les faits, que reproche-t-on à Lafarge ?

En 2015, le groupe français Lafarge fusionnait avec le groupe suisse Holcim. Le cimentier est depuis plusieurs années, mis en cause dans une affaire de financement de groupes armés syriens (dont le groupe État islamique). La manœuvre aurait permis à Lafarge de faire perdurer ses activités malgré la guerre. De juillet 2012 à septembre 2014, sa filiale syrienne a versé environ 5,6 millions de dollars à plusieurs factions armées. Parmi cette somme, plus de 500 000 dollars étaient destinés aux djihadistes de l’El, d’après le cabinet américain Baker McKenzie.

Le 8 décembre 2017, un ancien cadre de Lafarge, Christian Herrault, est mis en examen. Placé sur écoute dès le lendemain, l’une de ses remarques au cours d’un échange téléphonique exacerbe les soupçons. Ce ne sont pas moins de sept cadres qui ont été mis en examen, y compris Bruno Lafont, le PDG du groupe. La justice doit toutefois déterminer si ces agissements ont été cautionnés par l’actionnaire principal : le Groupe Bruxelles Lambert (GBL).

L’ancienne usine Lafarge en Syrie en 2016. Crédit : Le Pictorium – Chris Huby.

 

Une approche strictement « financière »

Une perquisition a eu lieu au siège du Groupe Bruxelles Lambert qui détient 20% des parts du cimentier. Un moins plus tard, les dirigeants étaient auditionnés par la police belge. Gérald Frère le président du conseil d’administration de GBL, Ian Galienne l’administrateur délégué et Gérard Lamarche et Paul Desmarais les représentants de GBL, ont tous été entendus. Ils ont revendiqué une approche strictement « financière » de la part de GBL. De nombreux dysfonctionnements auraient pourtant été perçus au sein de Lafarge. Si aucun des représentants de GBL n’a été inquiété par la justice pour l’instant, ils ont en revanche également été placés sur écoute durant le mois précédant leur audition.

Crédit : REUTERS -Jacky Nahgelen.

De nouvelles révélations

Dans son enquête qui fait remonter les faits à la surface, le journal Libération essaye de déterminer qui avait été averti de ces pratiques. Le journal s’est notamment penché sur la direction à Paris et le Quai d’Orsay. D’après l’agence Rueters, la France aurait demandé aux États-Unis de ne pas bombarder la cimenterie de Jalabiya lorsqu’elle était occupée par Daesh, à l’automne 2014. Cette cimenterie représente un investissement de 700 millions de dollars à protéger. D’après les auditions des principaux protagonistes mis en examen et les différentes pièces, l’État français aurait été informé pendant toute la période de la situation de l’usine. L’Elysée et le Quai d’Orsay participaient donc à des discussions stratégiques sur l’envoi de soldats dans l’usine.

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