Héros de la version live de La Belle et la Bête, Emma Watson et Dan Stevens ont notamment conquis l’auditoire lors de la conférence de presse parisienne.
20 février 2017. A un mois de la sortie française de la version live de La Belle et la Bête version Disney, toute l’équipe du film est à Paris pour une énorme conférence de presse organisée dans un palace de la capitale. Pour répondre aux questions de la presse sont présents les comédiens Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans, Josh Gad, Alexis Loizon, le réalisateur Bill Condon et le compositeur de la musique Alan Menken. Pendant plus de trente minutes, ils se sont livrés sur ce film évènement qui arrive dès le 22 mars dans les salles. Morceaux choisis.
Qu’est-ce qui rend l’œuvre de La Belle et la Bête tellement hors du temps et qu’est-ce qui vous a motivé pour vous lancer dans ce projet ?
Josh Gad: La Belle et la Bête je me souviens l’avoir vu à dix ans pour la première fois et à l’époque c’était complètement inédit et les chansons du film m’ont toujours accompagnées. Mes deux petites filles sont venues sur le tournage et partager ça avec elles, sachant que ce serait leur version définitive à elles c’est un grand honneur.
Emma Watson: J’ai vu le film des milliers de fois quand j’étais petite et mes parents me disaient qu’ils me proposaient de voir autre chose mais je voulais constamment voir La Belle et la Bête. C’est aussi un film particulier pour moi qui suis née en France où j’ai vécu jusqu’à l’âge de cinq ans. Quand je suis partie en Angleterre j’ai emporté ce film avec moi comme mon lien avec la France. Belle était pour moi une héroïne, cette fille très intrépide, très audacieuse avec une grande indépendance d’esprit et cette musique extraordinaire qui vous transporte complètement, qui vous fait voyager et est extrêmement romantique. A chaque fois que j’entends ces chansons je replonge dans ce que je ressentais quand j’étais enfant et que je me demandais si un jour moi aussi je tomberais amoureuse et pour moi c’est aussi un grand honneur et une grande joie que d’avoir participé à ce projet.
Qu’est-ce que ça fait de revisiter toutes ces chansons que vous aviez déjà écrites ?
Alan Menken : Quand on me l’a proposé je me suis demandé ce qu’il y avait à ajouter à ce qui existait déjà et c’est seulement quand Bill a été proposé comme réalisateur que nous avons discuté du vif du sujet et là je me suis rendu compte que c’était intéressant d’apporter plus de contexte et de consistance aux éléments et aux chansons du film. J’observe l’évolution de ce film à travers les années et c’est très difficile de ne pas lever le nez du guidon et de continuer à travailler mais je vis l’aventure de ce film comme une bénédiction.
Comment s’est constitué le casting ?
Bill Condon: Pour trouver tout le casting y compris Alexis (Loizon NDLR) qui est un acteur français ça nous a pris un mois et tous les talents de la comédie musicale de Londres sont venus nous faire part de leurs motivations et quand je suis venu ici pour la préparation du film, j’ai vu La Belle et la Bête au Théâtre Mogador, là j’ai rencontré Alexis et j’ai trouvé son travail tellement extraordinaire que c’était important de l’intégrer à notre équipe.
Qu’est-ce que ça vous a fait justement qu’on vous propose de participer à ce projet ?
Alexis Loizon: Dans un premier temps j’étais extrêmement intimidé parce que c’est la première fois que je me retrouvais sur un tel plateau de tournage, même si le casting avait déjà été annoncé. La pression était énorme mais c’est la magie de ce métier parce que dès qu’on a commencé à travailler tout s’est passé très naturellement et avec beaucoup de joie et d’enthousiasme et ça a été un réel bonheur.
Avez-vous aidé Ewan McGregor avec son accent français ?
Alexis Loizon: Non je ne l’ai pas aidé lui mais je me souviens d’une séance un matin où il a fallu apprendre à quelques personnes de l’ensemble à prononcer un vrai « bonjour » français pour le numéro d’ouverture qui commence par une succession de « bonjour ».
Quel était pour vous le plus grand défi dans le fait de devoir reconstruire ce grand classique ?
Dan Stevens: Un des plus grands défis pour Emma et moi était la scène de danse où il se trouve en plus que j’étais sur des échasses et arriver à nous tenir les mains était en soi un exploit et le fait que nous devions faire reposer notre interprétation l’un sur l’autre c’était vraiment quelque chose.
Emma Watson: Il y a quelque chose de très intime dans la danse et l’étroitesse de la relation est quelque chose qui apparait forcément et on ne peut pas tricher. Nous sommes devenus associés dans le fait de vouloir faire de cette danse un moment parfait, exemplaire. On voulait raconter aussi la façon dont l’histoire d’amour s’est développée entre eux et c’est la danse en elle-même qui devait incarner cette approche très timide et progressive.
Dan Stevens: La façon dont Belle lui rappelle à quel point il aime la danse, c’est quelque chose qu’il a oublié et enfoui et en quelque sorte il se redécouvre lui-même, les possibilités qu’il a sans casser les orteils de sa partenaire.
Qu’est-ce qui a été le plus compliqué à tourner? Y’a t-il eu une scène qui constituait le défi le plus important?
Bill Condon: En terme de réalisation c’était Be our guest puisqu’Emma était toute seule en fait, elle était dans la scène avec des objets qui n’existaient pas et qui allaient être ajoutés par la suite. Il nous a fallu plus d’un mois de tournage, six semaines de préparation et dix-huit mois de post-production. Pour trois minutes et demi de film, ça a été un travail colossal.
Emma Watson: En effet c’est extrêmement technique. On doit tout imaginer et que ça paraisse naturel et spontané. C’est ça qui est extraordinaire avec ce que Bill a réussi à faire, c’est un film en images réelles, c’est un film avec des effets spéciaux, c’est une comédie musicale. Dans un film, il y a tous les défis de tous les genres qui sont condensés mais nous y sommes arrivés.
Comment avez-vous pu apporter de la fraîcheur tout en étant respectueux du film original ?
Emma Watson: Pour moi, j’étais très fascinée par l’idée d’essayer de mieux comprendre le personnage de Belle, son passé, qui n’est pas montré dans le film d’animation, quelle enfance elle a eue, qui était sa mère, ce qu’elle aimait faire et j’étais avide de ces moments d’intimité entre La Belle et la Bête, le moment précis où ils sont tombés amoureux… Je voulais que ce soit un personnage intègre, authentique, crédible, qu’on la voit comme une vraie femme dans un monde réel.
Quel est votre rapport au film de Jean Cocteau ?
Bill Condon: Le film de Cocteau c’est un de mes films préférés. Je l’a vu bien sûr avant de voir le dessin animé mais je ne crois pas qu’il y ait de comparaison possible, c’est un très grand film qui existe en soi. Il m’a inspiré dans sa poésie, dans les décors, dans sa délicatesse et aussi dans la figure de la Bête. Ce portrait très sensible de ce monstre torturé est quelque chose qui continue à me toucher profondément.
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