Le procès du naufrage du Costa Concordia s’est ouvert hier à Grossetto en Italie. Les avocats du commandant Francesco Schettino, principal responsable du drame, ont redemandé un accord à l’amiable avec les familles des victimes.
Une peine de trois ans et cinq mois de prison, en échange d’une reconnaissance partielle de culpabilité dans la catastrophe. Voilà la demande réitérée par les avocats de Francesco Schettino hier devant le tribunal de Grossetto (Toscane). Le commandant du Costa Concordia avait fui son navire lors du naufrage du paquebot dans la nuit du 13 janvier 2012 au large de l’île du Giglio, laissant à son bord plus de 4000 personnes. 32 ont péri, dont 2 n’ont toujours pas été retrouvées.
Décision attendue samedi
« Il n’a pas abandonné le navire. Si le commandant était resté dix minutes de plus sur le navire, il serait tombé à l’eau et n’aurait pas pu gérer l’évacuation », assure Donato Laino, l’un des avocats de Schettino. Des déclarations contraires à celles de Fabio Targa, l’un des avocats des parties civiles, selon qui «la faute de Schettino est de ne pas avoir assuré la sécurité des gens à bord ». Le parquet s’est d’ores et déjà prononcé contre l’accord réclamé par les avocats du commandant, mais la décision finale revient au tribunal. Ce dernier doit rendre son verdict samedi. Il a déjà donné son accord pour négocier la peine de cinq autres personnes mises en cause : le directeur de l’unité de crise du Costa Concordia, le timonier indonésien et trois autres membres d’équipage.
Limiter la sentence pour les avocats de Schettino, obtenir justice pour ceux des victimes
AFP
Pour les avocats de Francesco Schettino, il s’agit surtout de limiter la casse. Leur client est accusé d’homicides multiples par imprudence, d’abandon de navire et de dommages causés à l’environnement. Les familles des naufragés réclament justice : « Nous sommes ici aujourd’hui pour obtenir justice pour les victimes et notamment pour ceux qui devront vivre toute leur vie avec un sentiment d’angoisse », a déclaré Francesco Di Ciollo, avocat de deux des victimes italiennes, avant l’ouverture du procès. Autre accusé, la compagnie Costa Croisières, qui avait été condamnée en avril à verser un million d’euros d’amende. Elle avait également proposé 11 000 euros de dédommagements, refusés par les victimes, et avait reconnu sa responsabilité administrative, ce qui lui avait permis d’échapper à un procès au pénal. Du coup, elle n’était pas présente hier. « Le plus grand responsable, c’est la compagnie Costa Concordia mais elle n’est pas sur le banc des accusés », regrette Massimiliano Gabrielli, membre d’un groupe d’avocats baptisé « justice pour le Concordia ».
Schettino visé par de nombreuses parodies
Surnommé « l’homme le plus détesté d’Italie », Francesco Schettino s’est retrouvé dans l’œil du cyclone après cette catastrophe, victime de moqueries et autres parodies. La presse britannique lui a trouvé le pseudonyme de « capitaine couard ». Il a également été moqué dans des reprises de chansons italiennes et visé sur des photos retouchées à différentes fins : politiques, lors de la dernière campagne présidentielle en France, ou alors sportives, avec l’épave du Costa Concordia comparée aux performances des coureurs de motoGP et intitulée « Ils sont vraiment très forts ces pilotes italiens « .
