Après 16 jours de compétition acharnée, les phases de poules de la Coupe du Monde se sont achevées hier soir. Retour sur les faits marquants de ce premier tour.
Le spectacle au rendez-vous
L’une des caractéristiques qui n’aura échappé à personne, c’est le spectacle proposé depuis le 12 juin. Après le Mondial Sud-Africain assez pauvre en terme de buts (2,27 par match en moyenne), cette édition est partie sur les chapeaux de roue (moyenne de 2,83). La plupart des sélections qui ont porté leur jeu vers l’offensive sont aussi celles qui ont marqué ce début de Coupe du Monde. Que dire des Pays-Bas, qui ont donné le ton d’entrée de jeu en infligeant une lourde défaite aux champions en titre (5-1).
Il en va de même pour l’équipe de France : alors que les dernières confrontations contre la Suisse se sont trop souvent soldées par des matchs pauvres en buts, les Bleus ont offert un véritable récital offensif. Certes, la Nati a été rapidement dépassée et acculée en défense, mais tout de même ! Enfin, même Brésil-Mexique a été un plaisir à suivre malgré le score nul et vierge !
La roue tourne !
Si les deux dernières éditions ont été globalement dominées par l’Europe, la fête du football brésilienne a tourné à la faveur des Sud-Américains. Seul l’Equateur n’a pas obtenu son ticket pour les 1/8ème de finale, sans démériter pour autant. Pour ce qui est des 5 autres nations, aucun faux pas à signaler. Que ce soient les favoris habituels,tels l’Argentine et le Brésil, qui ont comme à leur habitude terminé premiers de leur groupe, ou la Colombie qui a assumé son rôle de tête de série dans une poule jouable. Mais la surprise est venue d’ailleurs : le Chili s’est qualifié de belle manière aux dépens de l’Espagne.
Quant aux Uruguayens, malgré une entame complètement ratée face au Costa Rica (1-3), la Celeste a finalement triomphé de 2 grands pays du football européens (Angleterre et Italie). Pour ce qui était censé être le traditionnel « groupe de la mort », le Vieux Continent a totalement sombré. A leur décharge, les conditions climatiques n’étaient pas à leur avantage. Et cela s’est ressenti : la moitié des équipes européennes sont déjà éliminées.
Outre la dégringolade espagnole, dans un scénario qui rappelle ceux de la France et de l’Italie récemment, la Squadra Azzura, pourtant finaliste du dernier Euro, aura énormément déçu, notamment face à l’Uruguay. Ils seront punis en fin de match pour avoir refusé le jeu. Du gâchis au vu des talents de cette équipe et de sa capacité à faire le jeu démontrée depuis 2010 sous l’impulsion de Prandelli. C’est la deuxième fois consécutive que l’Italie s’arrête en phase de poule.
Quant aux anglais, ils terminent ce Mondial en tant que grands perdants du groupe D. Encore trop jeune et naïve, l’Angleterre peut nourrir des regrets : deux de leurs matchs font partie des plus beaux pour le moment (contre l’Italie et l’Uruguay). Une déception donc, mais les raisons d’espérer pour la suite sont là, avec des joueurs aux qualités indéniables (Sterling, Sturridge, Lallana…).
Le Portugal s’inscrit aussi dans la débâcle européenne. Victimes de l’état de forme allemand pour la quatrième fois depuis 2006, ils ne se seront pas relevés de leur premier match catastrophique perdu 4-0. Malchanceux sur le cas de Coentrao, les Portugais n’auront pas fait la différence, ni par leur collectif, ni par le double Ballon d’Or Cristiano Ronaldo, souffrant de problèmes physiques.
C’est donc toute l’Amérique qui a profité de ces contre performances. Si le Honduras a logiquement perdu ses 3 rencontres, les performances du Mexique, des Etats-Unis et surtout du Costa Rica ont été remarquables. Ces derniers ont tout simplement été l’énorme surprise en obtenant 7 points dans le groupe le plus relevé !
L’Afrique écrit l’histoire
Pour la première fois en 20 éditions, le continent Africain compte deux représentants en huitièmes de finale de la Coupe du Monde. Ce sont les derniers vainqueurs de la CAN, le Nigéria, qui ont ouvert le bal en terminant second de sa poule derrière des Argentins emmenés par un Lionel Messi impérial. Solides en défense, les « Super Eagles » se sont logiquement qualifiés mais devront faire plus pour se débarrasser des Français au prochain tour.
Autre bonne nouvelle, l’Algérie passe les phases de poule pour la première de son histoire en 4 participations. Les Fennecs ont pu compter sur un groupe solidaire mené par un Slimani décisif (2 buts en 2 matchs). Cependant, le tableau est très compliqué pour les Algériens, qui seront opposés à l’Allemagne lundi. Si cette rencontre sera la plus déséquilibrée sur le papier, l’Algérie peut déjà considérer qu’elle a réussi sa compétition.
Mais la fête n’aura pas été totale : les trois autres pays ont chacun été décevants à leur manière. Le Cameroun d’Eto’o a encore une fois été miné par des problèmes de comportements qui deviennent une triste habitude. Sur le plan sportif, l’échec est total : 3 défaites et 1 but marqué pour 9 encaissés. Cela fait désormais 7 défaites consécutives en Coupe du Monde pour ceux qu’il faudrait rebaptiser les « Lions Domptés ». Synonyme de problème au sein de cette sélection :
La Côte-d’Ivoire est donc maudite. Pour sa troisième participation d’affilée, les Éléphants n’auront donc pas confirmé les espoirs placés en eux. Éliminés par la Grèce en toute fin de match avec un triste scénario, les partenaires de Drogba ont payé leur manque d’efficacité ainsi que leur incapacité à gérer l’événement. Ayant pourtant hérité d’un groupe à leur portée, les Ivoiriens terminent à nouveau troisièmes : c’était sûrement la dernière chance de faire un résultat historique pour cette belle génération.
Pour terminer, le Ghana n’aura pas un parcours aussi brillant qu’à l’édition précédente durant laquelle ils avaient échoué aux portes des demies-finale. Cette fois-ci, ils auront fait de belles prestations, d’abord face à des Américains revanchards puis contre les Allemands qu’ils ont tenu en échec. Ils perdront finalement le dernier match alors qu’ils n’avaient plus leur destin entre les mains. Une compétition frustrante donc, pour ceux qui auraient pu s’imposer lors des 3 rencontres, finissant bon dernier avec un petit point.
Records battus !
En égalisant d’un tacle rageur sur corner face aux Ghanéens, l’Allemand Miroslav Klose rejoint le Brésilien Ronaldo au classement des buteurs de la Coupe du Monde, toutes éditions confondues. Et ce n’est pas fini !
A 43 ans et 3 jours, le gardien Colombien Faryd Mondragon devient le plus vieux joueur a disputé un match de Coupe du Monde. Reste à lui souhaiter une fin heureuse… et une bonne retraite !
En battant la Corée du Sud 4-2, l’Algérie est devenue la première équipe africaine à infliger 4 buts en un seul match de Coupe du Monde à leurs adversaires.
Une Coupe du Monde insolite !
Pour son match d’ouverture, l’équipe de France sera surprise. Pas sur le plan sportif, avec une victoire convaincante (3-0), mais sur l’organisation : en raison d’un problème technique, les hymnes nationaux n’ont pas été entonnés dans le stade de Porto Alegre. Une première !
Décidément, le match France-Honduras se distingue des autres ! La goal-line technology, innovation technique majeure pour les arbitres, a fait son apparition sur la scène internationale au cours de ce match, en accordant le deuxième but français.
Enfin, l’histoire de Luis Suarez restera la plus improbable de cette Coupe du Monde. Après avoir fait un match exceptionnel contre l’Angleterre, il s’est illustré pour une autre raison que ses talents. Au contact avec l’Italien Giorgio Chiellini, la star de la Celeste « a buté contre l’épaule du défenseur », pour reprendre ses propos. Après avoir visionné les ralentis, la version du joueur des Reds s’est avérée fausse : il avait mordu son adversaire. 4 mois d’interdiction d’exercer sa profession. Une sanction qui s’applique dès maintenant. Rien que ça !
En collaboration avec Tristan Telfouche