À la uneActualitéFootSport

Coupe du Monde : Quand l'Afrique est au rendez-vous.

Alors que toutes les équipes Africaine de la Coupe du Monde 2014 sont éliminées, l’histoire de l’Algérie et du Nigeria s’est un peu plus écrite hier. Depuis 30 ans, de plus en plus d’équipe du continent se qualifie pour le Mondial, et crée quelques surprises par la suite.

Si l’on oublie l’anecdotique qualification de l’Égypte pour la première Coupe du Monde de l’histoire en 1934, il aura fallu attendre le Mondial 1970, au Mexique, pour voir le continent faire ses débuts dans la compétition. Le Maroc fut la première nation africaine à décrocher son billet pour la plus prestigieuse des compétitions sportives. Cette année là, pas de surprises pour la seule équipe du continent engagé, elle finit dernière de son groupe, avec un point, composé notamment d’un surprenant Pérou et de la grande Allemagne de l’Ouest.

Quatre ans plus tard, chez cette même RFA, pour la dixième édition, le Zaïre, champion d’Afrique, est seul qualifié. Dans le groupe du Brésil et de la Yougoslavie, les Zaïrois comptent bien créer la surprise. Le dictateur Mobutu, fraîchement arrivé au pouvoir, souhaite utiliser le sport comme propagande. Il engage le sélectionneur Yougoslave Vidinic, déjà au poste avec le Maroc quatre ans plus tôt. Préparé pour créer la surprise, les Zaïrois vont se faire croquer par tous leurs adversaires pendant cette Coupe du Monde. 14 buts encaissés, aucun marqué, et surtout une valise ,9-0, pour son dernier match contre la Yougoslavie. C’est le premier couac africain de l’histoire. Pas le dernier.

1978-1986 : Saisir sa chance

En 1978, la Tunisie représente le continent pour le Mondial Argentin. Les aigles de Carthage réalise un exploit, la première victoire d’une nation africaine en Coupe du Monde face au Mexique. Ils termineront pourtant troisième derrière l’Allemagne et la Pologne, seul équipe à avoir vaincu les Maghrébins qui ne reverront pas les stades de la Coupe du Monde pendant 20 ans.

Dès la Coupe du Monde 1982, deux nations du continent sont autorisés à participer en Espagne. Parmi elles, l’Algérie participe à sa première phase finale. Elle enflamme alors le monde en décrochant la première victoire africaine sur une nation européenne. 2-1 pour les fennecs, dont un but du célèbre Madjer, face à la RFA, future finaliste. Après une seconde victoire face au Chili et une défaite contre l’Autriche, tous les rêves restent possible, mais le « match de la honte » (victoire 1-0 de l’Allemagne contre l’Autriche pour qualifier les deux équipes) rompt toutes les chances des Algériens de se retrouver au second tour. Une déception pour toute l’Afrique, et le monde entier. Depuis ce jour-là, tous les troisièmes matchs se jouent en même temps. L’autre pays africain de la compétition, le Cameroun, s’en tire sans défaites, mais sans victoires, 3 match nul dans un groupe équilibrés avec l’Italie et la Pologne.

La terre sainte du Football Africain se trouve pourtant au Mexique. 16 ans après la première participation de l’Afrique et du Maroc à la compétition, les Lions de l’Atlas reviennent en Amérique centrale avec l’intention de créer l’exploit. Chose faite, ils terminent premier du groupe F, composée de l’Angleterre, la Pologne et le Portugal, avec une victoire et deux nuls. Ils butteront contre le futur finaliste de l’épreuve en huitièmes de finale, 1-0 contre l’Allemagne. L’autre équipe de ce mondial, l’Algérie, tant attendu après son parcours quatre ans plus tôt, échoue dès le premier tour avec un seul petit point.

1990-2002 : L’émergence

Roger Milla est le plus vieux buteur de l'histoire de la Coupe du Monde.

Roger Milla est le plus vieux buteur de l’histoire de la Coupe du Monde.

En 1990, en Italie, le Cameroun du grand Roger Milla et les Pharaons égyptiens sont présents. Le premier termine leadeur de son groupe et manque de justesse d’éliminer les champions du monde argentin de Diego Maradona. Le second est éliminé lors du premier tour avec un but marqué et deux matchs nul. En huitièmes de finales, R. Milla s’offrira un doublé en prolongation contre la Colombie et qualifiera les Lions Indomptables en quart où l’Angleterre ira jusqu’à la dernière minute des prolongations pour les éliminer. Ce quart reste toujours la co-meilleure performance du continent. Les pays africains se positionnent désormais comme des outsiders du mondial.

Et grâce à leurs performances, ils obtiennent une place supplémentaire pour le mondial 1994, aux États Unis. Pourtant ni les Camerounais, ni les Marocains vont vivre le rêve américain en quittant le premier tour à la dernière place et avec un petit point pour le Cameroun de Roger Milla, buteur à 38 ans lors de ce mondial. Les Super Eagles du Nigéria prendront eux, leurs envols. Pour une première participation, ils vont se qualifier pour les huitièmes de finale, où ils rencontreront l’Italie, futur finaliste là aussi, qui auront besoin d’un penalty en prolongations pour en découdre du Nigeria.

Pour le mondial français de 1998, les équipes africaines sont au rendez-vous. On passe à trente-deux participants pour cette Coupe du Monde et à cinq pour la zone Afrique. Ainsi, le Maroc, le Cameroun, la Tunisie, l’Afrique du Sud et le Nigéria représentent le continent. Dignement pour ce dernier qui, comme quatre ans plus tôt, s’impose en tête de son groupe et atteint pour la seconde fois d’affilée les matchs à élimination directe de la compétition. Elle sera sèchement battue par le Danemark (4-1) en huitièmes et quitte encore la compétition en tant que meilleure équipe du continent. À noter que la France rencontrera pour la première fois une équipe africaine en poule, l’Afrique du Sud, que les Bleus domineront (3-0) pour entrer dans leur Mondial.

À partir de 2002, sur la terre asiatique, l’Afrique devient un continent redouté vu les prestations de ces équipes aux trois Coupes du Monde précédentes. Lors du match d’ouverture France-Sénégal, les Lions de la Téranga s’impose 1 à 0 contre les champions du monde en titre. Ils sortiront du groupe et iront même jusqu’en quarts (après avoir éliminé la Suède), où il seront éliminés par la Turquie, troisième de ce mondial. Pour une première participation, les hommes de Bruno Metsu ont impressionné les spectateurs coréens et japonais grâce à une génération pleine de talent (Diouf, Fadiga, Diop, Camara) mais qui n’a jamais su faire passer le football avant le reste par la suite. À ce jour, les Sénégalais n’ont jamais retrouvé la Coupe du Monde. Les autres pays qualifiés sont quasiment les mêmes que l’édition précédente. Ils subiront tous le même sort, éliminé dès le premier tour, dont le Nigéria et la Tunisie, derniers de leur groupe.

2006-2010 : La Coupe du Monde s’invite sur le continent

Le Mondial 2006 en Allemagne retiendra la première participation de quatre nations africaines. Seul la Tunisie avait déjà foulé les pelouses d’un mondial. L’Angola, le Togo (éliminé par la France) et la Côte d’Ivoire, du talentueux Drogba qui laisse des plumes dans le groupe de la mort, sortiront tous dès le premier tour. Le Ghana réalise un exploit pour sa première participation. Dans un groupe plutôt relevé, les Black Stars arrivent à s’extirper des phases de poules et s’offre un match pour l’histoire et l’avenir contre le Brésil en huitièmes. Un match qui verra Ronaldo s’offrir la place de meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du Monde, et le Ghana éliminé 3-0 dans un match qualitativement incroyable.

Quatre ans plus tard, Nelson Mandela et l’Afrique du Sud assoient leur domination économique sur le continent et organisent pour la première fois la compétition sur le sol africain. Le monde est ébloui par l’organisation Sud-Africaines et agacé par les bruits des Vuvuzela qui poussent son pays hôte pour sortir des poules. Résultat, une seule victoire face à la France et une élimination anecdotique puisque c’est la première équipe à être éliminé dès le premier tour de son mondial. Sur son continent, l’Algérie est éliminée sans marquer dès le premier tour, idem pour le Cameroon qui lui n’inscrira pas le moindre point. Les Éléphants Ivoiriens tomberont encore dans un groupe trop cruel et quitteront le mondial la tête haute, à l’inverse des Nigérians dépassés complètement.

La main de Satan

Suarez prive le Ghana d'une demi-finale inédite.

Suarez prive le Ghana d’une demi-finale inédite.

Il était logique que toute l’Afrique attendent son premier demi-finaliste chez elle. Bien que les espoirs reposés sur la Côte d’Ivoire, c’est les Étoiles Noires du Ghana qui vont créer la surprise. Emmenés par les mythiques Essien et Gyan (qui deviendra le meilleur buteur africain de l’histoire en Coupe du Monde au Brésil), la formation africaine va rééditer l’exploit pour se hisser jusqu’en quart de finale après avoir sorti les États Unis. Dans un match impressionnant face à l’Uruguay, les deux équipes se livrent une bataille sans merci et le Ghana est tout proche d’une demi-finale et de l’exploit tant attendu. Mais à la 119éme minute, sur une tête ghanéenne, le portier Uruguayen est trop court et la balle va rentre… lorsque Luis Suarez, le numéro 9 de la céleste, sort un arrêt spectaculaire sur sa ligne. Pas de but, carton rouge et penalty pour Gyan, le héros du mondial. Les larmes couleront des années, le buteur du Stade Rennais tape sur la barre. Tirs au but pour décider du vainqueur. Fatal au Ghana, à l’Afrique et au Football. L’Uruguay se qualifie et achève ce qui reste aujourd’hui, la plus grande chance Africaine pour atteindre le dernier carrer de la compétition, avec le Cameroun de 1990.

About author

Informer, décrypter, divertir
Related posts
À la uneMédias

Secret Story : quelles sont les folles théories qui circulent ?

À la uneMédias

Drag Race : quel sera le dispositif de la saison 3 ?

ActualitéEnvironnementVoyages

Tourisme de masse : 5 lieux emblématiques qui ont pris des mesures

À la uneSéries Tv

"Sud-Est" : le tournage de la nouvelle Création Originale a commencé

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux