L’avion d’Air Algérie qui s’est crashé jeudi dernier dans la région de Gossi au Mali, connait de nouvelles informations pouvant expliquer sa chute. Si le mauvais temps semble être le premier suspect, l’analyse des boites noires est longue à l’étude et la raison principale est encore difficile à déterminer.
Le vol comptait 118 personnes à son bord, dont 54 français. Un chiffre qui a poussé la France a obtenir les fameuses boites noires pour en faire l’analyse, et ce depuis lundi matin. Cependant il faudra patienter pour connaître la vraie raison d’un crash, l’analyse des boîtes noires peut prendre plusieurs semaines, et l’enquête en elle-même peut aller jusqu’à deux ans, voir plus. Rappelez vous du cas du vol Rio-Paris qui s’est abîmé au large du Brésil en juin 2009 ; les causes du crash n’avaient été dévoilées au public que trois ans plus tard en juillet 2012, laissant les familles des victimes dans un cas précaire pour commencer leur deuil… La découverte des boîtes noires était arrivée deux ans après le crash, expliquant cette attente interminable, mais une année supplémentaire avait été nécessaire pour en tirer des conclusions.
Pourquoi la vérité prend elle du temps à être dévoilée pour chaque crash ?
Le BEA, le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses, est un organisme mondialement connu comprenant une cinquantaine d’experts, chargés de déterminer les causes d’un accident d’avion, que celui-ci soit public, privé ou de loisir. Chaque année, il dirige environ 250 nouvelles anquêtes, laissant imaginer l’ampleur du travail entrepris par l’organisme. Il est d’usage que le BEA délivre un premier rapport préliminaire dans les trente jours suivant le début de son enquête. Le rapport peut-être délivré plusieurs mois, voire plusieurs années après l’accident.
Les boîtes noires peuvent expliquer jusqu’à 90% des accidents. Elles enregistrent seconde par seconde tous les paramètres sur une durée de 25 heures de vol. L’enregistreur de vol phonique comprends quasiment tout les sons émis dans la cabine de pilotage, ainsi une analyse acoustique poussée permet même de connaître le régime des moteurs. Ce qui prend un temps considérable.
Sur son site, le BEA est très clair « Tant qu’elle n’est pas terminée, le BEA se refuse à spéculer sur des scénarios de l’accident qui n’apportent rien à la connaissance des causes et donc à la sécurité et ne peuvent qu’entretenir le désarroi des proches des victimes et de l’opinion publique. » Ainsi, les quelques informations divulguées lors des enquêtes mènent vers une conclusion, bien que celle-ci ne soit pas encore confirmée par l’organisme. « Nous pensons que cet avion s’est abîmé pour des raisons qui tenaient aux conditions météorologiques », a ainsi déclaré dès vendredi Bernard Cazeneuve. « Une certitude est que la météo était mauvaise mais il est trop tôt pour livrer des certitudes », a affirmé ce lundi le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Les causes météorologiques semblent être les plus plausibles pour le crash du vol Air Algérie
Des suppositions qui ne sont pas encore confirmées. Cependant, une nouvelle information laisse entendre que cette hypothèse d’une mauvaise météo serait la bonne. L’équipage avait demandé à « rebrousser chemin » avant que le contact ne soit perdu alors que la météo était « mauvaise » selon les dire de Laurent Fabius. « Toutes les hypothèses seront examinées dans le cadre de l’enquête. Ce que nous savons d’une façon certaine, c’est que la météo était mauvaise cette nuit-là, que l’équipage de l’avion avait demandé à se dérouter, puis à rebrousser chemin, avant que le contact ne soit perdu» a déclaré le ministre.
Le secrétaire d’Etat français aux Transports Frédéric Cuvillier a tout de même rappelé que l’analyse des boîtes noires, prendrait, comme à chaque fois, plusieurs semaines pour être analysées. Puisque l’analyse de celles-ci comprends les conversations mais aussi tous les sons et annonces entendus dans la cabine de pilotage, l’analyse devrait être rapide si les causes du crash du vol MD-83 d’Air Algérie sont météorologiques. D’autant plus que l’équipage avait modifié son plan de vol pour éviter des difficultés. Six ingénieurs du Bureau des Enquêtes et Analyses français travaillent à plein temps pour déterminer le plus rapidement possible les causes du crash.
Le chef d’état major des armées Pierre de Villiers a annoncé que les conditions étaient très difficiles sur le site du crash du boeing. La chaleur très élevée nécessite une accélération des recherches des restes des corps des passagers. La ville la plus proche étant à 8 heures de route de l’endroit du crash, les moyens de communication, et de transports des 200 soldats chargés de l’affaire sont compliqués.
Laurent Fabius a déclaré que les familles des victimes pourraient venir se recueillir sur le site le plus vite possible, aidées et accompagnées selon les propos du ministre des affaires étrangères.