La crise sanitaire qui a frappée le pays (et le monde entier) entraînant un confinement de 2 mois, a porté un coup d’arrêt à une embellie du pouvoir d’achat des français amorcée en 2019. Quelles sont les grandes tendances de cette nouvelle situation ?
En mars 2020, la France, comme le reste du monde, a connu un coup d’arrêt de son économie entraîné par le confinement de la population pour lutter contre la propagation du Coronavirus. Cette crise sanitaire s’est muée en une crise économique qui a impactée quotidiennement le pouvoir d’achat des Français.
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Quelle était la situation avant le confinement ?
Selon le Baromètre 2020 sur le pouvoir d’achat des Français par Cofidis avec l’institut CSA, avant la crise, les Français étaient assez partagés quant à la perception qu’ils avaient de l’évolution de leur pouvoir d’achat : si 45% des Français estimaient que leur pouvoir d’achat était stable, 44% le sentaient plutôt en baisse, un sentiment présent chez les catégories les plus jeunes et les plus âgées, mais aussi sur les catégories professionnelles les plus exposées comme les artisans ou les commerçants, déjà fortement impactées par la crise des gilets jaunes ou les grèves de cet hiver. Si ces chiffres paraissent contrastés, ils révèlent une tendance d’avant crise plutôt positive car les sentiments apparaissant comme négatifs sont en baisse tandis que les perceptions plus positives sont en progression.
Mais l’arrivée de la pandémie et le confinement a mis un sérieux coup d’arrêt
Le confinement attaque le budget des Français
Avec le confinement décrété par le gouvernement le 17 mars, le quotidien de bons nombres français a considérablement changé et les a mis dans des situations financières compliquées. Toujours selon l’Etude Cofidis, « plus de la moitié des CSP-, des jeunes actifs et des chômeurs déclarent une dégradation de leur situation financière, comme près des trois quarts des commerçants, artisans et chefs d’entreprises« , soit les catégories professionnelles les plus impactées par les mesures de confinement. Et les mesures prises par le gouvernement, si elles sont considérables, ne parviennent pas à combler le manque à gagner : 26% seulement des CSP- estiment qu’elles aident à couvrir en partie leur perte de revenus. Comme beaucoup de petites ou moyennes entreprises, les Français sont nombreux à demander un report ou un aménagement de leur crédit, ils sont notamment 14% des foyers les plus fragiles à le demander et on estime que c’est environs 449€ qui leur manquent chaque mois pour vivre confortablement.
Outre les enjeux financiers, la conséquence directe est que le moral des français en prend un coup : 62% des Français estiment que leur pouvoir d’achat va s’aggraver. Un chiffre qui donne le tournis
Les dépenses prioritaires ont donc naturellement bondi durant cette période de confinement à commencer par l’alimentation dont les dépenses ont progressé de 55% pour l’ensemble (un chiffre qui monte à plus de 66% pour les femmes seules avec enfants et à 70% pour les familles avec enfants). Des dépenses qui s’expliquent facilement par le fait l’absence des cantines le midi pour les enfants et la présence de toute la famille à la maison en permanence.
Crise sanitaire et pouvoir d’achat en berne, un cocktail explosif qui replace ces enjeux au cœur de leurs préoccupations (57% et 36% des réponses) et qui deviennent de fait un enjeu pour les échéances électorales à venir, tandis que les considérations environnementales ont elles fortement baissé (importantes pour 28% des Français, en baisse d D’un point de vue plus général, la confiance des Français quant à l’avenir est en berne : ils sont 48% à se déclarer inquiets pour leur avenir professionnel et 75% pensent que leur situation n’évoluera pas dans les 12 prochains mois. e 7 points, alors que l’on aurait pu penser le contraire durant le confinement).
Le monde d’après ?
La question qui se pose naturellement concerne l’attitude des Français dans le monde d’après confinement. La relance économique passera par une relance de la consommation mais face à un tel pessimisme, auront-ils l’envie de consommer ou plutôt d’épargner ?
La réponse du Baromètre du pouvoir d’achat 2020 a de quoi redonner espoir puisqu’ils sont 61% à se déclarer prêt à engager des dépenses dans les 12 mois à venir (notamment un voyage pour 59% des sondés ou améliorer sa maison pour 47%). Pour financer ses projets, les Français, on l’a constaté, ont recours au puisement dans l’épargne personnelle (64%) et le paiement en plusieurs fois (37%).