La phase de poule s’est achevée et elle a laissé dans son sillon des vainqueurs, des déçus, des miraculés et des belles surprises.
Alors que la majorité des rencontres n’a pas suscité de spectacle mais plutôt la répétition du schéma classique du gros qui attaque et du petit qui défend, ceux de la Croatie ont échappé à cette règle. La faute à une équipe croate des plus séduisantes menée, en partie, par un maestro dans son domaine, Luka Modric.
L’influence de ce joueur sur le jeu croate est telle que beaucoup d’observateurs attribuaient toute la réussite de la Croatie au génie de son milieu de terrain madrilène. Ce qui n’est pas faux, mais très réducteur. Trop même. Après tout on parle là d’un des meilleurs joueurs du monde à son poste, si ce n’est le meilleur. Il est donc évident que sa présence sur le terrain soit vectrice de réussite et de fluidité dans le jeu, en club comme en sélection.
Les faiblesses de la Croatie ont été pointées du doigt après durant le match contre la République Tchèque. En effet, alors que les Croates menaient par deux buts, Modric sort sur blessure. On assiste alors à une « remontada » des tchèques qui égalisent quelques minutes plus tard avant de revenir au score en toute fin de match, au bout du suspens. Bien aidés, il faut dire, par la bêtise des supporters croates.
Cependant, force est de constater que la sortie de Modric avait complètement déséquilibré l’ensemble de son équipe. Il a fallu attendre quelques minutes et la réduction du score des tchèques pour retrouver un semblant d’organisation côté croate.
A l’annonce du forfait de Luka Modric pour le match contre l’Espagne, on ne donnait pas cher de la Croatie. Cette équipe qui nous avait tant séduits sur ses deux premiers matchs ne dépendait-elle en fait que d’un seul homme ?
On pouvait sérieusement se poser la question lorsqu’à peine 7 minutes après le début de la rencontre, Morata ouvrait le score pour l’Espagne face à une Croatie dépassée. L’autre star de l’équipe, Rakitic, n’est pas vraiment au rendez vous. Le joueur du Barça n’est pas mauvais, mais ne brille pas non plus même s’il aura fait trembler De Gea sur un lob malicieux au quart d’heure de jeu.
Mais finalement, les croates vont trouver la force de faire chuter le champion en titre. Les hommes du match s’appellent, Srna, Subasic, Perisic, Corluka, Badelj ou encore Kalinic. Ce dernier aura même fait oublier l’attaquant de la Juve, Mario Madzukic, resté muet depuis le de la compétition. Ante Cacic a vu juste en titularisant l’attaquant de la Fiorentina. Cependant, ce n’est pas la meilleure décision qu’ait pris le sélectionneur ce jour là. En effet, un jeune joueur a particulièrement brillé contre l’Espagne, Marko Pjaca. L’attaquant du Dinamo Zagreb, du haut de ses 21 ans, a fait bien des misères à une défense espagnole pourtant expérimentée.
Au final la Croatie s’était imposée 2-1 contre l’Espagne. Peut-on parler de surprise ? Pas vraiment. Si les prestations récentes ont prouvé une chose, c’est que la Croatie n’a absolument pas volé son statut d’outsider, bien au contraire. Pour tout avouer, il est difficile désormais de ne pas voir en cette équipe un prétendant sérieux au titre continental… Ce soir Modric pourrait encore manquer à l’appel. Toutefois, les portugais semblent prévenus avec ou sans Luka à la baguette, c’est un adverse redoutable qui se présente à eux.
Yahia Saouthi avec Anis Yahiaoui.