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David Cameron démissionne : Theresa May prête à lui succéder

L’onde de choc du Brexit continue de se propager à travers la scène politique anglaise. Hier lundi, le cours des événements s’est brutalement accéléré. Avec une seule candidate en lice à sa succession, David Cameron vient d’annoncer sa démission imminente. Theresa May devrait le remplacer au 10 Downing Street dès mercredi.

Le vote en faveur d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le 23 juin, a entièrement redistribué les cartes au sein des partis politiques anglais. Dès les résultats connus, le Premier ministre David Cameron avait annoncé son départ, fixé au plus tard à la rentrée. Il laisserait ainsi son successeur se débrouiller avec la réalité d’une sortie de l’UE : de longues et difficiles négociations avec les partenaires européens.

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Cameron ouvrait du même coup la course à sa succession en tant que leader des Tories : prendre la direction du parti conservateur, qui a une majorité au Parlement, c’est aussi devenir Premier Ministre.

Après le Brexit, rien ne se passa vraiment comme prévu.

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Boris Johnson, figure de proue du « Leave » chez les conservateurs, rival de Cameron et grand favori pour sa succession, a rapidement renoncé à se présenter. Une surprise, puisque la campagne du Brexit était pour l’ancien maire de Londres une campagne pour le leadership du parti conservateur et un tremplin vers Downing Street. Mais la candidature parallèle de Michael Gove, son meilleur allié dans la campagne du Brexit, réduisait trop fortement ses chances.

A la clôture des candidatures il ne restait alors que deux femmes.

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Home Secretary depuis 2010, Theresa May est une figure assez austère, mais elle est connue des britanniques.

Theresa May (59 ans), ministre de l’Intérieur de Cameron depuis 6 ans, avait fait partie du camp du « Remain » aux côtés de son PM, mais sans trop d’enthousiasme, et surtout avait su rester discrète — ce qui était peut-être, rétrospectivement, la meilleure ligne de conduite pour survivre dans cette période « post-23 juin », entre gueule de bois et redistribution des cartes, retour à la réalité et fuite devant les responsabilités…

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Andrea Leadsom a utilisé son rôle de mère comme argument politique, face à May qui est sans enfant. Des déclarations qui ont été très critiquées.

Quant à Andrea Leadsom, elle était pratiquement inconnue en début d’année. La Secrétaire d’Etat à l’Energie représente une droite conservatrice plus traditionnelle, chrétienne et socialement conservatrice. Elle entendait s’appuyer sur tous les conservateurs qui ont voté pour sortir de l’UE, tenter de jouer la base « populaire » contre les élites du parti. Une stratégie logique pour quelqu’un qui avait fait compagne pour le Brexit.

May était clairement la favorite, projetant une image de rigueur et de continuité, face à Leadsom qui n’a que peu d’expérience politique, aucune stature internationale, et surtout manque de soutien chez les députés conservateurs.

On ne sait rien, bien entendu, des tractations qui ont dû se faire depuis deux semaines. Quoi qu’il en soit, Andrea Leadsom a surpris en annonçant lundi son retrait, déclarant : « Une campagne de 9 semaines, à un moment aussi critique pour notre pays, est très indésirable. Les affaires ont besoin de certitude. » Leadsom se range donc sur le côté. « Les intérêts de notre pays sont mieux servis par la nomination immédiate d’un Premier ministre fort et solidement soutenu » a-t-elle déclaré.

Andrea Leadsom annonçant son retrait de la course pour la direction du parti conservateur, lundi 11 juillet. Capture d’écran BBC

Avec une seule candidate en lice, l’attente devient inutile, d’autant que le sentiment d’incertitude ne fait que s’aggraver au Royaume-Uni. Plus besoin, donc, d’attendre le 9 septembre.

Quelques heures après le retrait de Leadsom, David Cameron s’est posté une nouvelle fois devant le 10 Downing Street pour annoncer que May devrait lui succéder dès mercredi. « Je suis ravi que Theresa May soit le prochain Premier ministre, a-t-il déclaré. Elle est forte, compétente, elle est plus que capable d’apporter le leadership dont notre pays aura besoin dans les années à venir, et elle a tout mon soutien. »

La transition sera donc plus rapide que prévu. Et 26 ans après Margaret Thatcher, le Royaume-Uni devrait très bientôt avoir une femme à la tête de son gouvernement.

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