Fernande Grudet, alias Madame Claude, est décédée lundi dernier dans un hôpital à Nice à l’âge de 92 ans. La plus célèbre des proxénètes de France durant les années 1960-1970 laisse derrière elle une histoire digne d’un roman.
La reine des proxénètes de France, Madame Claude, n’est plus depuis lundi 21 décembre, journée mondiale de l’orgasme. Une manière de ponctuer une vie romanesque et tumultueuse, faite d’éducation religieuse, de grand banditisme, de maisons closes, d’exil et de prison.
Françoise Grudet naît en 1923 à Angers dans un milieu modeste. Celle qui allait devenir la reine du proxénétisme suit d’abord sa scolarité dans des établissements religieux. Enceinte sans être mariée, elle quitte Angers pour rejoindre Paris et se fait appeler Claude.
L’âge d’or de Madame Claude
A Paris, elle fréquente les milieux du grand banditisme et de la prostitution. A la fin des années 1950, elle crée sa propre entreprise de prostitution de luxe dans le 16ème arrondissement, au 32 rue Boulainvilliers.
L’affaire tourne bien. De nombreux politiques, artistes, industriels et grandes fortunes se pressent chez Madame Claude. Il paraît que John Fitzgerald Kennedy en personne aurait fait appel à ses services.
Le début de la fin
Au départ, les services secrets la protègent grâce aux nombreuses informations qu’elle pouvait obtenir de ses clients. Mais en 1976, le nouveau Président de la République Valéry Giscard d’Estaing fait du proxénétisme son combat.
Le juge Jean-Louis Gruguières se charge alors de démanteler ce fameux réseau. Condamnée à de la prison et 11 millions de francs nouveaux (2 100 000 euros) d’amende, elle s’exile aux Etats-Unis. Mais elle revient dans l’Hexagone en 1985 et passe quatre mois derrière les barreaux.
Sortie de prison, nouvelles condamnations et fin de vie
A sa sortie de prison, elle tente de recréer un réseau de prostitution sur les ruines de son glorieux empire. Mais le fisc la rattrape, elle est de nouveaux condamnée en 1992 et incarcérée dans la prison de Fleury-Mérogis.
C’est la fin de la longue et riche carrière de proxénète de Madame Claude. Elle finit sa vie sur la Côte d’Azur aussi modestement qu’elle l’avait commencée à Angers. Recluse dans un petit appartement avec une maigre pension de retraite, elle y rend son dernier souffle lundi 21 décembre 2015.
*Photo en Une : express.co.uk