Elle s’en est allée. Regine Deforges, est décédée hier à l’âge de 78 ans d’une crise cardiaque.
Auteure prolifique, elle avait publié plus d’une quarantaine de roman. Elle est devenue célèbre en 1983 avec La Bicyclette bleue. Une série de romans qui prit fin en 2007 avec le dernier volume. Cette série de romans fut d’ailleurs accompagnée d’une controverse judiciaire. Les descendants de Margaret Mitchell l’ont accusé d’avoir plagié Autant en emporte le vent. Mais elle fut relaxée dans cette affaire.
Née un 15 août dans la Vienne en 1935, elle fut une enfant rebelle. Son village fut la source de sa plus grande blessure. Un traumatisme qu’elle racontera dans son premier livre : Le cahier volé. Elle fut renvoyée de son école et socialement mise à l’écart de Montmorillon (sa ville natale) après que son journal intime soit dérobé par un autre enfant. Dans ce journal, elle racontait son amour pour une autre jeune fille.
Une carrière mouvementée
La jeune femme arriva à Paris pour travailler dans un drugstore au rayon librairie avant d’ouvrir sa propre maison d’édition : L’Or du temps (la première créée par une femme). Mais bien avant de connaître le succès pour La bicyclette bleue, elle s’est illustrée en écrivant des livres érotiques. Le premier d’entre eux : le Con d’Irène, fut censuré dès sa mise en vente.
La première censure d’une longue série. Elle s’est mise à enchaîner les romans, qui étaient tous censurés les uns après les autres. Pour pallier à cela, elle mit en place une vente par correspondance de ses livres.
Mais le succès qu’elle rencontrera avec sa série de romans, qui fut ensuite adaptée au cinéma, lui ouvrit beaucoup de portes. Chroniqueuse à l’Humanité, membre du jury pour le prix Femina, elle s’engagea également pour des grandes causes, et notamment pour le débat sur la fin de vie. L’écrivaine se déclara totalement pour un texte légalisant l’euthanasie.
Il y a quelques mois de cela, Régine Deforges avait publié son dernier livre : l’enfant du 15 août. Un livre qui racontait ses mémoires. Une manière pour elle et pour nous de se rappeler l’immense carrière de cette Viennoise, une manière de ranger, une bonne fois pour toute, la bicyclette au garage.