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Délégués syndicaux, tous logés à la même enseigne ?

Les délégués syndicaux de l’Union Nationale des Syndicats Autonomes se sont mis en grève. La raison ? Le FO, syndicat concurrent, bénéficieraient de favoritisme par l’obtention de l’amélioration et aménagement du temps de travail, des heures supplémentaires grassement payées et de primes diverses et variées. Explications.

Des syndicats peuvent-ils être favorisés par rapport à d’autres ? Certes, la question peut paraître ubuesque, de prime abord, mais elle est en réalité plus que sérieuse. Preuve à l’appui, une partie des délégués syndicaux de l’UNSA (Union Nationale des Syndicats Autonomes) de la société Sud Service se sont mis en grève pour protester contre le favoritisme que bénéficieraient certains délégués syndicaux du FO. La raison ? Par l’intermédiaire de leur appartenance syndicale, les délégués syndicaux du FO jouiraient de meilleures conditions de travail, d’heures supplémentaires payées ainsi que de primes diverses et variées.

Forcément, c’est la qualité de leur travail qui risque d’être impactée. Les syndicalistes en grève sont agents d’entretien à la gare Saint-Charles à Marseille ainsi qu’à l’aéroport Marseille Provence situé à Marignane. Une nouvelle fois, la santé publique est négligée au détriment des intérêts personnels des délégués syndicaux qui, quand ils sentent qu’ils ne sont plus en position de force, utilisent cet argument de notoriété publique comme menace ultime. Sud Service, filiale du Groupe Nicollin, nie les faits en bloc et prétend mettre tous les délégués syndicaux sur un même pied d’égalité.

Mais cette grève cache en réalité une autre lutte bien plus singulière.

Licenciement abusif ?

La réelle motivation de cette grève est tout autre. Les délégués syndicaux en grève exigent, en échange de l’arrêt immédiat de cette dernière, que les dirigeants de leur entreprise (Sud Service) reprennent un ancien membre de l’UNSA. Ce dernier a été accusé d’agression mais il réfute encore, à ce jour, les accusations qui sont portées à son encontre. D’après l’UNSA, ce licenciement abusif corrèle avec le fait que le FO, qui compte plus de 500 000 syndicalistes, a plus de poids que l’UNSA lorsqu’il s’agit de prendre une décision qui va se répercuter sur leurs délégués syndicaux.

Mais cette accusation de favoritisme semble être en partie erronée, car certains représentants FO ne peuvent pas militer à l’encontre de leurs « rivaux ». Cela pourrait impacter sur leur vie à titre privé.

Comme un air de famille

Le représentant UNSA pour « Sud Service Groupe Nicollin » se nomme Abderrazak DJEFFEL. Jusqu’ici, rien d’étrange. Mais le responsable du syndicat FO se nomme lui aussi DJEFFEL, Kamel cette fois-ci. Et pour pousser l’ironie du sort jusqu’à l’extrême, l’expression « jamais deux sans trois » va prendre tout son sens. Raffik DJEFFEL, troisième membre de la fratrie, est, quant à lui, l’agent qui a été licencié par Sud Service.

A défaut de prôner le Stakhanovisme, être syndicaliste c’est bien. Ça permet au moins de se battre afin d’améliorer le quotidien des autres, surtout quand ils appartiennent à notre famille …

Julien HOLTZER

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