Trente nominés. Aucune femme. Le festival qui récompense chaque année les meilleures bandes dessinées a exclu les femmes de son cru 2016. Cette sélection n’a pas plu à Riad Sattouf, fameux auteur de l’Arabe du futur qui a réagi sur Twitter à l’annonce de la liste 100% masculine.
L’auteur a annoncé sur Twitter se retirer de la liste des nominés du festival. L’Arabe du futur a beaucoup fait parler de son créateur, et malgré la perspective d’un prix, Riad Sattouf joue la solidarité: « J’ai découvert que j’étais dans la liste des nominés au grand prix du festival d’Angoulême de cette année. Cela m’a fait très plaisir ! Mais, il se trouve que cette liste ne comprend que des hommes. Cela me gêne, car il y a beaucoup de grandes artistes qui mériteraient d’y être (…) Je demande ainsi à être retiré de cette liste ».
Si le dessinateur a réagi à l’annonce des noms des 30 hommes en lice, le délégué général du festival Franck Bondoux a justifié les choix du jury par le fait qu’ « il y a malheureusement peu de femmes dans l’histoire de la bande dessinée. C’est une réalité ».
Peu de femmes dans la bande dessinée ?
Non, la BD n’est pas qu’un monde d’urs. Les femmes talentueuses dans le domaine ne sont pas rares. Et pour preuve le « collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme », créé en septembre 2015, est composé de la bagatelle de… 147 femmes. Et la liste n’est pas exhaustive. Les « dessineuses » sont bien plus nombreuses que les membres du collectif qui s’insurge contre le sexisme trop présent dans le « 9ème art ».
Voici quelques une des œuvres féminines qui attestent de leur talent et suscitent l’incompréhension quant à la place qui leur est accordée à Angoulême.
Riad Sattouf a aussi déclaré sur Twitter: « Je préfère donc céder ma place à par exemple, Rumiko Takashi, Julie Doucet, Anouk Ricard, Marjane Satrapi, Catherine Meurisse (je vais pas faire la liste de tous les gens que j’aime bien hein !)… »
Malgré cela, seulement 2 femmes ont été récompensées dans l’histoire du festival d’Angoulême (donc depuis 1983). Il s’agit de Florence Cestac et de Claire Brétecher.
Riad Sattouf ne comptera donc pas parmi la liste des prétendants à un prix. Il espère « toutefois pouvoir la réintégrer le jour où elle sera plus paritaire! »