Après plusieurs mois de vives tensions, six députés écologistes ont décidé de quitter le groupe EELV de l’Assemblée nationale pour rejoindre les rangs du groupe socialiste. Cette rupture a provoqué la dissolution du groupe.
C’est une première au Palais Bourbon. Quatre ans après sa création, un groupe politique s’apprête à disparaître avant la fin de la mandature. Et pour cause. Hier, six députés dits « réformistes » ont quitté le groupe Europe-Ecologie-les Verts pour rejoindre les socialistes. Avec seulement neuf députés restants, le groupe va être dissous, le seuil minimal étant de quinze élus pour former un groupe parlementaire.
Une nouvelle composante du groupe socialiste
François de Rugy, Eric Alauzet, Christophe Cavard, Francois-Michel Lambert, Véronique Massonnau et Paul Molac ont choisi leur camp. Ils feront désormais partie des « socialistes, écologistes et républicains », nouvelle composante du groupe socialiste. Dans le communiqué annonçant la scission, les Verts annoncent que Véronique Massonneau devient présidente de ce même groupe. Les réformistes garderont leur liberté de vote.
Les députés PS se réjouissent d’accueillir les nouveaux venus sur leurs bancs. Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du Parti socialiste, a évidemment salué ce ralliement sur Twitter : « Bienvenue aux écologistes dans le groupe pluriel social écologiste. Manifestement une belle alliance! »
Une rupture largement consommée
Les débats internes auront eu raison du groupe écologiste. Les ex-écolos ont notamment dénoncé une « dérive sectaire » au sein d’Europe-Ecologie-les Verts. François-Michel Lambert estime que « cette rupture était inéluctable » et qu’il n’y « a plus rien à faire avec la bande à Duflot ! ». Paul Molac regrette : « De l’incompréhension, on en était arrivé à de la franche hostilité. Cela devenait pénible mais cela me dépite car on voit des grands partis qui arrivent beaucoup mieux à gérer leurs différences. »
http://france3-regions.francetvinfo.fr/franche-comte/doubs/eric-alauzet-quitte-le-groupe-ecologiste-son-interview-1001625.html
Un enjeu plus que symbolique
Concrètement, avoir un groupe propre à l’Assemblée donne des avantages essentiels : un temps de parole minimum est assuré et des places dans les commissions sont garanties. Le groupe permet aussi de déposer des propositions de loi et par conséquent, d’avoir davantage de voix et d’exposition médiatique.
Si les Verts veulent que leur groupe perdure, une seule solution existe : débaucher des députés pour atteindre le seuil fatidique de quinze personnes pour former groupe. En l’occurrence, tous les espoirs se portent sur les frondeurs du groupe socialiste qui pourraient venir les rejoindre. Sans quoi, les Verts restés sur le navire seront contraints de siéger avec les non-inscrits.