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D’où vient le personnage de Nosferatu ?

Après l’annonce de la sortie du nouveau « Nosferatu » avec Bill Skarsgard, Nicholas Hoult et Lily-Rose Depp, prévue pour le 1er janvier 2025, voici les origines de ce personnage mythique, icône du cinéma d’horreur, intrigue depuis des générations.

Les racines littéraires : Dracula de Bram Stoker 

Le personnage de Nosferatu trouve ses origines dans le roman « Dracula » de Bram Stoker, publié en 1897. Ce roman, qui a défini l’image du vampire moderne, raconte l’histoire de Dracula, un comte transylvanien qui se nourrit de sang humain. Stoker s’est inspiré de légendes d’Europe de l’Est et de figures historiques comme Vlad l’Empaleur, un prince roumain connu pour sa cruauté. Le personnage de Dracula est à la fois séduisant et terrifiant, un aristocrate sinistre dont l’élégance masque la monstruosité. 

Stoker a créé un vampire qui incarne des peurs profondément enracinées dans la psyché humaine. Il s’est inspiré des superstitions sur les morts-vivants, particulièrement répandues en Roumanie et en Transylvanie. Ces récits de créatures suçant le sang et propageant des maladies étaient particulièrement terrifiants à une époque où la compréhension des maladies infectieuses était limitée. Dracula, avec son charme sombre et ses intentions malveillantes, est devenu un archétype qui allait influencer la culture populaire pendant des générations. 

Le roman « Dracula » n’était pas seulement une histoire de terreur ; il explorait également les anxiétés de l’époque victorienne, notamment la peur de l’inconnu, de l’étranger et des maladies contagieuses. Cette combinaison de terreur et de séduction a fait de Dracula un personnage inoubliable et a préparé le terrain pour ses nombreuses adaptations, y compris Nosferatu.

L’adaptation cinématographique 

En 1922, le réalisateur allemand F.W. Murnau décide d’adapter « Dracula » pour le grand écran. Incapable d’obtenir les droits d’adaptation, Murnau modifie les noms des personnages et certaines parties de l’intrigue. Dracula devient le comte Orlok, et le film est intitulé « Nosferatu, eine Symphonie des Grauens » (« Nosferatu, une symphonie de l’horreur »). Max Schreck incarne le comte Orlok avec une apparence distincte : silhouette émaciée, longues griffes, tête chauve et oreilles pointues. Ce look a profondément influencé la représentation des vampires dans les médias. 

Le film utilise des techniques de lumière et d’ombre caractéristiques du cinéma expressionniste allemand, créant une atmosphère oppressante et sinistre. Les décors angulaires et les contrastes marqués renforcent le sentiment de malaise et de terreur. Bien que « Nosferatu » soit une adaptation non autorisée, les similitudes avec « Dracula » sont indéniables, au point de mener à un procès pour violation de droits d’auteur intenté par la veuve de Stoker, Florence Stoker. 

Malgré cette controverse, « Nosferatu » a laissé une empreinte durable sur le cinéma. Max Schreck, avec son jeu d’acteur expressionniste, a créé une figure de terreur mémorable. Le film, bien que similaire à « Dracula », développe une esthétique propre et a gagné en notoriété au fil des ans, devenant un classique du cinéma d’horreur. Après Max Schreck, Klaus Kinski a également incarné Nosferatu dans un premier remake signé Werner Herzog en 1979, renforçant l’impact du personnage sur le cinéma.

Les influences culturelles et mythologiques 

Le terme « Nosferatu » provient probablement du roumain « nesuferit », signifiant « insupportable » ou « répugnant », souvent utilisé pour désigner les démons ou les esprits malveillants. Cette association renforce le lien de Nosferatu avec les mythes et superstitions d’Europe de l’Est. Les récits de créatures nocturnes suceuses de sang sont anciens et omniprésents dans de nombreuses cultures, mais c’est en Europe que ces histoires ont trouvé une articulation particulièrement sinistre. 

Dans le film, le comte Orlok incarne ces légendes : il vit dans un château isolé, fuit la lumière du jour et propage la peste, symbolisant la peur de la mort et des maladies. Ces éléments, combinés à l’atmosphère oppressante et gothique du film, créent un mythe moderne ancré dans des traditions anciennes. Nosferatu n’est pas seulement une réinterprétation de Dracula, mais une réinvention du vampire en tant que symbole de peur universelle. 

Les caractéristiques de Nosferatu, son apparence repoussante, sa vulnérabilité à la lumière et son association avec la peste – renvoient à des superstitions médiévales sur les vampires et autres créatures de la nuit. Ces créatures étaient souvent blâmées pour les épidémies et les morts mystérieuses. En faisant de Nosferatu un porteur de peste, Murnau renforce l’idée que le vampire est une métaphore des forces destructrices et incompréhensibles de la nature.

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La controverse légale et la survie de Nosferatu

La sortie de « Nosferatu » en 1922 attire rapidement l’attention de Florence Stoker, la veuve de Bram Stoker, qui intente un procès pour violation des droits d’auteur. Le tribunal donne raison à Florence Stoker, ordonnant la destruction de toutes les copies du film. Cependant, quelques copies échappent à cette destruction, permettant à « Nosferatu » de survivre et de devenir un film culte. 

Cette survie miraculeuse assure à Nosferatu une place dans l’histoire du cinéma. Le film est redécouvert par des générations de cinéphiles et de critiques, qui reconnaissent son importance artistique et son influence durable. Nosferatu devient ainsi un symbole de résistance culturelle, survivant malgré les efforts pour le faire disparaître. Sa résurrection fortuite permet au personnage du comte Orlok de s’inscrire durablement dans la culture populaire, influençant de nombreuses œuvres ultérieures dans le genre horrifique.

 L’histoire de la survie de « Nosferatu » est presque aussi dramatique que le film lui-même. Si toutes les copies avaient été détruites, une œuvre clé de l’histoire du cinéma aurait été perdue. Heureusement, grâce à la persistance de quelques cinéphiles, le film a pu être préservé et restauré, permettant aux nouvelles générations de découvrir ce chef-d’œuvre du cinéma expressionniste. 

L’héritage de Nosferatu 

L’influence de Nosferatu sur le genre de l’horreur et la représentation des vampires est immense. Le comte Orlok, avec son apparence distincte et sa présence menaçante, sert de modèle à de nombreux autres vampires dans la culture populaire. Des films comme « Dracula » de Tod Browning avec Bela Lugosi, à des séries modernes comme « Buffy contre les vampires » et « True Blood », tous doivent une partie de leur esthétique et de leur ambiance à l’œuvre de Murnau. 

Nosferatu inspire également d’autres formes d’art, y compris la littérature, la musique et les arts visuels. Des écrivains comme Anne Rice et Stephen King puisent dans les éléments gothiques et inquiétants popularisés par Nosferatu. La musique gothique et industrielle utilise souvent des images de vampires similaires pour créer une atmosphère sombre et inquiétante. Même dans les jeux vidéo, des personnages et des scénarios empruntent au mythe de Nosferatu pour créer des expériences immersives et effrayantes. 

Le film a également influencé le développement du genre cinématographique en lui-même, établissant des techniques visuelles et narratives qui sont encore utilisées dans les films d’horreur aujourd’hui. Les ombres menaçantes, les angles de caméra distordus et les décors gothiques de « Nosferatu » ont défini une esthétique qui continue de marquer le cinéma. 

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En 2025, Nosferatu revient au cinéma avec Bill Skarsgard, Nicholas Hoult et Lily-Rose Depp. La bande-annonce, récemment dévoilée, présente une nouvelle incarnation du célèbre vampire, promettant de captiver une nouvelle génération de spectateurs. La sortie du film est prévue pour le 1er janvier 2025 en France. 

Nosferatu n’est pas seulement une réinterprétation de Dracula, mais une réinvention du vampire en tant que symbole de peur universelle. Sa présence continue à hanter notre imaginaire collectif, faisant de lui une figure incontournable du cinéma d’horreur. Nosferatu a su traverser les époques et s’adapter aux changements culturels, tout en conservant sa capacité à terrifier et à fasciner. En retraçant son origine, il est possible de découvrir non seulement les racines littéraires et culturelles du personnage, mais aussi la puissance durable des mythes et des histoires qui continuent de hanter l’humanité.

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