Il existe beaucoup de jeux vidéo créés chaque jour par plusieurs développeurs et studios, mais il existe beaucoup moins de personnes qui se lancent seules dans la création de jeux vidéos, car il faut savoir que ces aventures sont souvent très longues, très, très longues. Aujourd’hui nous avons eu le plaisir d’avoir Treevax (ce n’est pas son prénom, je pense que vous l’aurez compris) qui est à la tête d’un gigantesque projet qui a pour but de créer un jeu-vidéo issu de la célèbre licence Dragon Ball.
A quel moment t’es venue à l’esprit la création de ce jeu ? Et pourquoi ?
Elle m’est venue en 2010, lors de la période de promotion de Dragon Ball Raging Blast 2. J’étais très frustré de voir ce que Bandai Namco faisait avec Dragon Ball depuis Burst Limit. Il manquait toujours quelque chose, que ce soit du contenu, des graphismes fidèles, un mode histoire… Et comme les autres membres du forum officiel avaient à peu près tous la même vision de ce qu’il fallait faire, je me suis dit que j’allais mettre ça en image.
Tu nous as parlé des jeux qui tu n’as pas aimés mais quel est ou quels sont les jeux Dragon Ball que tu as le plus aimés ?
Je ne vais pas faire très original, mais j’aime beaucoup Tenkaichi 3 et Xenoverse ! T3 avait un roster de folie et une mécanique de jeu que j’adorais. Les combos étaient jouissifs, le mode histoire était bien complet… C’était excellent de pouvoir recréer autant de choses de l’œuvre originale avec un seul jeu ! A côté de ça, j’aime Xenoverse pour des raisons très différentes. Les cinématiques du mode histoire sont sublimes, les modèles 3D sont super propres, et j’ai toujours espéré un jeu de baston Dragon Ball en co-op, au lieu de se battre l’un contre l’autre. Sans compter que je suis très fan de Towa et Mira depuis que je les ai découverts dans Dragon Ball Online !
Il y a plein d’autres jeux Dragon Ball que j’adore (Dragon Ball Advanced Adventure, DBZ Attack of the Saiyans, Budokai 3…), mais si je commence, vous ne pourrez plus m’arrêter !
Si ce n’est pas indiscret, que fais-tu dans la vie et la réalisation du projet prend-elle une grosse part de ton temps ? Arrives-tu à concilier ce projet et ta vie professionnelle ?
En fait, mon vrai boulot n’a rien à voir avec Dragon Ball ! Je travaille dans l’assurance. Mais j’ai toujours été passionné par l’œuvre de Toriyama, et j’adore dessiner. Quand on est fan et qu’on voudrait voir quelque chose qui n’existe pas, c’est toujours agréable d’être capable de le « matérialiser » avec un photomontage ou une illustration !
Arriver à tout concilier n’est pas facile, c’est certain, surtout que j’ai d’autres activités liées à Dragon Ball à côté (V-Jump Archives, J-Patrol, modération de Dragon Ball Games Fanpage…). Le projet DBRB3 me prend énormément de temps, je pense que j’ai déjà dû dépasser allègrement les 500 heures de travail au total. Mais quand on est passionné, on trouve toujours le temps, que ce soit la nuit, le midi au travail ou les weekends !
Tu as une page Facebook, des vidéos YouTube, pourquoi pas un site dédié ? Cela augmenterait la visibilité du projet.
C’est prévu ! J’ai acheté le nom de domaine, il faut maintenant que je développe le contenu ! Il permettra entre autre de consulter les versions HD des planches et connaître les dernières news !
Comment as-tu réagi quand les producteurs des récents jeux DBZ sont venus à ta rencontre ?
Ca m’a fait très plaisir, bien entendu ! Il n’y a pas beaucoup de producteurs japonais qui seraient prêts à accorder une réunion à un amateur étranger qui a un projet, et eux l’ont fait. Je pense que Bandai Namco a bien conscience que les jeux Dragon Ball sur console se vendent maintenant mieux à l’étranger qu’au Japon, et qu’ils doivent prendre en considération ce que le reste du monde attend. C’est rassurant et encourageant !
Avez-vous des rendez-vous de prévus ensemble ?
Avec les producteurs japonais ? Pas pour l’instant. Mais je reste en contact quasi-permanent avec Bandai Namco France et Europe, et je les tiens au courant de l’avancée du nombre de soutiens. L’antenne française m’a toujours beaucoup aidé concernant le DBRB3 Project. Après, à chaque fois que les producteurs japonais viennent en France pour la promotion d’un nouveau jeu, je leur donne les mises à jour du projet et les informe de la quantité de demande.
Le cahier des charges (présent sur Facebook) est juste monstrueux que ce soit au niveau des détails, des images, du texte, c’est un travail de professionnel qui a pris combien de temps ?
Je suis flatté, mais c’est loin d’être un travail de professionnel ! Comme je le disais plus haut, c’est ça d’être passionné ! Je travaille dessus depuis 2010, ça fait donc presque 6 ans. Mais j’ai réalisé la grande majorité des planches entre 2011 et 2012, pour préparer la réunion avec les producteurs.
Est-ce que l’arrivée de Dragon Ball Super t’a forcée à modifier des séquences de jeu ou de gameplay ?
Au niveau des planches, j’ai tout simplement ajouté les personnages au roster, les tenues aux costumes disponibles et rajouté un chapitre au mode histoire. Car si un nouveau jeu Dragon Ball sortait demain, il serait impensable que Dragon Ball Super ne soit pas représenté !
Le très controversé Dragon Ball GT passerait aux oubliettes ou serait une partie annexe de l’histoire ?
Dans le projet, Dragon Ball GT fait partie du mode histoire. Même si les français n’apprécient pas trop cette série, il faut bien admettre qu’elle a un certain succès auprès des USA et des jeunes fans japonais. Les ventes des 2 premiers DLC de Xenoverse sont assez éloquentes à ce sujet, et je ne parle même pas de l’arcade Dragon Ball Heroes, qui a continué à cartonner quand l’arc GT a été ajouté. Je pense qu’il faut prendre DBGT et Dragon Ball Super comme deux alternatives. Après tout, c’est déjà le cas des films, qui proposent des histoires qui ne sont pas faites pour rentrer dans la chronologie du manga !
Que penses-tu d’ailleurs de cette nouvelle série ? Et bien sûr, est-ce que tu la suis ?
Je regarde tous les samedis à 1h, fidèle au poste ! Je suis mitigé sur la qualité d’animation, le manque d’enjeux dramatiques et sur quelques décisions scénaristiques, comme beaucoup. Mais au global, je reste assez enthousiaste ! C’est quand même très cool d’avoir une nouvelle série Dragon Ball après toutes ces années ! Et maintenant que la série a dépassé les films, ça devient très intéressant !
Est-ce que ton projet a su traverser les frontières au niveau des fans ?
Eh bien, jusqu’à début 2016, c’étaient les fans américains qui étaient les plus nombreux à soutenir le projet ! Ce sont les vidéos d’explication du projet sur Youtube qui ont vraiment fait exploser les soutiens français. Maintenant, il y a des soutiens provenant de tous les pays (Portugal, Espagne, Italie… même Turquie !). Si j’arrive à faire traduire les sous-titres des vidéos Youtube dans d’autres langues, je suis certain que ça serait bénéfique.
Quelles sont les plus grandes difficultés de ce projet ?
Je pense que c’est le fait de respecter les règles. On formule une demande sur une licence sous copyright, et c’est toute la difficulté. Cela implique qu’on ne peut pas obtenir ce qu’on veut par nous-même, on est obligés de formuler la demande aux ayants-droits des jeux Dragon Ball, qui doivent ensuite obtenir un feu vert des ayants-droits principaux… Peu de gens se rendent compte à quel point c’est compliqué dans les coulisses.
C’est tentant de vouloir faire les choses par soi-même, beaucoup de fans le font (je pense à Hyper Dragon Ball Z, ZEQ2 ou encore DBZ ESF). Mais un projet comme DBRB3 a besoin d’un financement et d’un développeur professionnel. Et si je tente ça sans avoir les droits, le projet va se faire annuler très rapidement. D’où l’importance de faire les choses dans les règles !
On compte plus de 43 000 fans sur ta page Facebook, as-tu un objectif chiffré ?
J’adorerais ! Mais pas pour l’instant. Mon but, c’est de prouver à Bandai Namco que le projet est viable, que le jeu se vendrait très bien. Après, je vais quand même essayer d’obtenir un objectif chiffré, car c’est très demandé par la communauté. Je les comprends, c’est stimulant de se fixer un objectif précis !
Est-ce que tu suis l’avancement d’autres projets de jeux vidéo comme le tien ? T’en inspires-tu ?
Je sais que d’autres fans de Dragon Ball militent pour leurs propres projets (Sparking Omega et Budokai 4, par exemple), et j’ai beaucoup de respect pour eux, car je sais à quel point c’est difficile. Par contre, pour le projet DBRB3, j’essaie de m’inspirer uniquement des demandes des fans et de le formuler à ma manière, en faisant une ou plusieurs planches par thème.
Penses-tu arriver au terme du projet ?
Je l’espère en tout cas ! J’aurais arrêté depuis longtemps si le staff de Bandai Namco ne m’avait pas confirmé à plusieurs reprises que le projet a de l’impact sur leurs produits. Ca me rassure qu’ils s’en soient déjà inspiré alors que le projet n’avait que 7000 soutiens à l’époque. J’ai hâte de voir ce qu’on pourrait accomplir si on devient encore plus nombreux !
Merci à Treevax d’avoir eu la gentillesse d’accepter l’interview de Radio VL et nous lui souhaitons bonne continuation pour ce projet, si vous souhaitez en savoir plus, allez sur sa page Facebook : https://www.facebook.com/DBRB3Project/