Les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont annoncé ce matin qu’ils allaient demander à la justice la saisie du livre Belle et Bête. Ce livre rédigé par son ex maîtresse, Marcela Iacub doit sortir mercredi aux éditions Sock (groupe Lagardère).
L’ex directeur du FMI assigne Marcela Iacub et son éditeur pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et demande l’insertion d’un encart sur chacun des exemplaires de l’ouvrage. La saisie du livre qui relate la liaison que l’auteur a entretenue avec DSK pendant sept mois en 2012 a également été demandée, selon ses avocats Richard Malka et Jean Veil.
Il a également attaqué le Nouvel Observateur, qui en a publié des extraits dans son dernier numéro en demandant une publication judiciaire couvrant l’intégralité de la une de l’hebdomadaire.
Dominique Strauss-Kahn demande en outre 100.000 euros de dommages et intérêts solidairement à Marcela Iacub et à Stock, sa maison d’édition et la même somme au journal.
L’affaire sera plaidée, en référé, mardi matin à 10 heures au tribunal de grande instance de Paris.
Dans l’ouvrage « Belle et Bête », l’ex maîtresse de DSK relate leur liaison de janvier à août 2012. L’ancien ministre n’est jamais cité explicitement mais il est parfaitement reconnaissable. L’auteur confirme d’ailleurs dans un entretien au Nouvel Observateur qu’il s’agit bien de lui mais que certains élements relèvent de la fiction.
Le personnage principal y est décrit comme un être « mi-homme,mi-cochon ».
Dans un courrier adressé à Jean Daniel, l’un des fondateurs de l’hebdomadaire, DSK a dit son «dégoût» et a blâmé « le comportement d’une femme qui séduit pour écrire un livre, se prévalant de sentiments amoureux pour les exploiter financièrement ».
« Au delà du caractère fantasmatique et donc inexact du récit, c’est une atteinte méprisable à ma vie privée et à la dignité humaine » a ajouté l’ancien directeur du FMI.
De son côté, Anne Sinclair, dont le personnage de la compagne du héros est inspiré, accuse Marcela Iacub d’être une « femme perverse et malhonnête, animée par la fascination du sensationnel et l’appât du gain » qui a écrit un « récit trompeur ».
« Comment, pour des raisons mercantiles, le Nouvel Observateur a t-il pu descendre aussi bas dans l’abjection? » affirme-t-elle dans une lettre au directeur de l’hebdomadaire, Jerôme Garcin.
Interrogé sur ce livre ce matin sur France Inter, le ministre de l’intérieur Manuel Valls a déclaré qu’il n’a pas lu le livre mais qu’à la vue des extraits publiés dans la presse, « c’est plutôt le dégoût qui l’emporte ».
Camille Hesse