Les putschistes, qui ont tenté un coup d’Etat ce mercredi 13 mai 2015, ont reconnu leur échec face au pouvoir actuel et aux forces militaires. Le président Pierre Nkurunziza, de retour au pays, devrait faire une annonce officielle aujourd’hui.
Au Burundi, après avoir annoncé la destitution de Pierre Nkurunziza mercredi 13 mai 2015 sur une radio privée alors que ce dernier était en Tanzanie, le général putschiste Godefroid Niyombare vient finalement d’annoncer l’échec du coup d’Etat. « Nous avons décidé de nous rendre. J’espère qu’ils ne vont pas nous tuer » a-t-il annoncé l’AFP alors que des soldats s’approchaient de lui. Il serait en cavale. Ils étaient plusieurs généraux putschistes mais selon eux, ils auraient « rencontré une trop grande détermination militaire » qui soutien « le système au pouvoir ».
Le porte-parole des putschistes a confirmé cette reddition et a précisé qu’ils ont « déposé les armes » alors qu’il se faisait arrêter avec un autre putschiste Cyrille Ndayirukiye.
De son côté, le président Pierre Nkurunziza a fait un communiqué à la nation burundaise où il disait que « cette tentative de coup d’Etat a été déjouée » et que les putschistes « sont recherchés par les forces de défense et de sécurité afin qu’ils soient traduits en justice ». De plus, il invitait les Burundais et les étrangers vivant au Burundi à garder « le clame et la sérénité » face à ce « coup d’Etat fantaisiste« . Sur son compte Twitter, il annoncé son retour au Burundi :
Pierre Nkurunziza lors d’un discours.
Au moins trois chefs putschistes ont été arrêtés par les soldats et la police loyalistes. Quel sort sera réservé aux putschistes? C’est la grande question car beaucoup d’entre eux ont peur d’être tué.
Depuis deux jours dans la capitale Bujumbura, des affrontements violents avaient lieu entre les loyalistes et les putschistes, il y a eu des morts et plusieurs blessés. Les putschistes ont tenté jeudi 14 mai d’accéder à la Radio-Télévision Nationale Burundaise (RTNB) pour faire passer un message officiel sur ce média national qui émet sur l’ensemble du territoire burundais. Mais, la RTNB a recommencé à émettre hier en fin d’après-midi et diffusait un message de son directeur-général qui précisait que l’offensive lancée par les putschistes étaient un échec.
A la demande de la France, une réunion d’urgence devait se tenir hier au Conseil de sécurité des l’Organisation des Nations Unies (ONU). Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon avait déjà appelé « toutes les parties à faire preuve de calme et de retenue » et « rappelé à tous les dirigeants burundais la nécessité de préserver la paix et la stabilité dans un pays qui a tant souffert de précédents accès de violence » (une guerre civile, entre hutus et tutsis, avaient rongé le pays entre 1993 et 2005). Finalement le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné l’action de « ceux qui cherchent à s’emparer du pouvoir par des moyens illégaux » mais surtout appelé à de prochaines « élections crédibles ».
Cependant ce vendredi, les collectifs citoyens appellent à reprendre les manifestations, débutées en avril dernier, contre la troisième candidature de Pierre Nkurunziza à l’élection présidentielle burundaise. Alors qu’une partie de la société civile avait bien accueilli le coup d’Etat qui permettait un changement, il convient de s’interroger sur le futur du pays…