Alors qu’Edward Snowden se réjouit des progrès qui ont été fait deux ans après ses révélations, le journal Vice News dévoile que la plupart des documents subtilisés par l’ancien consultant de la NSA n’ont pas de rapport avec la surveillance.
« Je n’ai jamais été aussi heureux d’avoir tort »
Le lanceur d’alerte Edward Snowden vient de publier une tribune ce mardi 5 juin dans plusieurs journaux, dont le quotidien français Libération, l’américain le New York Times, l’espagnol El Pais et l’allemand Der Spiegel. Il salue la prise de conscience des individus vis-à-vis de la surveillance de masse et déclare même « Je n’ai jamais été aussi heureux d’avoir eu tort ». En effet, Edward Snowden avait eu quelques sueurs froides avant la publication des documents, craignant que l’opinion publique y soit indifférente. Il se félicite aussi que ces révélations aient porté leurs fruits : « le programme intrusif de la NSA a été déclaré illégal par les tribunaux et désavoué par le Congrès ». Référence au Freedom Act qui a été adopté mercredi par le Congrès et qui marque une rupture par rapport au Patriot Act voté à la suite des attentats du 11 septembre en 2001. Du fait de la limitation des programmes d’écoutes téléphoniques de l’Agence américaine de renseignement, E. Snowden peut être conforté dans l’utilité de son action.
Chamboulement dans l’affaire Snowden
Cependant, les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules et Edward Snowden ne pourra pas se satisfaire pleinement de ce succès. De récentes accusations de la NSA mettent en cause les documents dont s’est servi E. Snowden. Ceux-ci seraient liés aux capacités militaires et aux opérations tactiques de la NSA et non à la surveillance du gouvernement des conversations téléphoniques privées. L’information a été relayée par le journal Vice News et pourrait écorner l’image de lanceur d’alerte que s’est forgée E. Snowden. Est-ce une stratégie pour induire en erreur l’opinion et discréditer l’ancien consultant de la NSA ? Ou est-ce que une accusation véridique qui pourrait donner du fil à retordre à celui qui s’était érigé en grand justicier depuis deux ans ?
Clarisse Duppré