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Élections provinciales québécoises : Quelques controverses

MONTRÉAL – Après 18 mois de mandat, le gouvernement du Québec a décidé de dissoudre l’assemblée nationale du Québec, lançant ainsi une campagne électorale il y a maintenant une vingtaine de jours au Québec. Les premiers jours furent parsemés de volées de flèches lancées sournoisement contre les divers camps… Depuis le début des chefs tenu au milieu de la campagne, les controverses fusent de partout…

 

Flux anormal d’inscription aux listes électorales à Montréal

Un flux «Anormal» et «inquiétant» de personnes tenterait depuis une semaine d’obtenir le droit de vote aux élections devant avoir lieu le 7 Avril prochain affirment certains directeurs du scrutin de la région de Montréal. Cela, dans des régions majoritairement francophones et ou le vote est relativement serré. Le mode de scrutin canadien est une démocratie par représentation, un représentant est donc élu dans un comté déterminé et siège au nom des habitants de son comté au parlement.

75.7% de l’électorat du Comté Sainte-Marie-Saint-Jacques, dans le centre ville de Montréal est normalement francophone. Cependant, on enregistre une vague anormale de gens qui viennent demander leur droit de vote, dont la majorité est anglophone ou allophone, dans ce comté électoral. Ce phénomène d’ordre démographique s’observe dans de nombreux autres comtés de la grande région métropolitaine de Montréal et sur l’île de Montréal même. De nombreux candidats se disent «inquiets», alors que d’autres le voient comme un droit le plus normal. Pour les candidats du Parti Québécois, il y a une possible intention de «voler le vote» dans ces actions inhabituelles et trop soudaines à leur goût. Pour le Parti Libéral du Québec, c’est tout le contraire, c’est une volonté évidente de s’impliquer dans le sort de sa province.

Jusqu’ici, plusieurs inscriptions aux listes électorales ont étés refusées, puisque certaines demandes étaient en effet douteuses selon le Directeur Général des Élections du Québec (DGEQ). Le président de la commission de révision de Sainte-Marie-Saint-Jacques – qui a démissionné le 21 Mars après avoir constaté les faits – a même comparé la situation à une immigration massive : « C’est comme si l’Aéroport international Trudeau était grand ouvert et qu’on distribuait des visas gratuitement à ceux qui passent, sans poser de questions». Il n’est pas le seul à penser que quelque chose de malsain pour la démocratie se trame derrière les rideaux. Un autre directeur affirme que le «profil démographique des gens qui viennent s’enregistrer» ne correspond pas à la démographie de la circonscription.

Le DGEQ, au fait de la situation, affirme ne pouvoir rien faire pour l’instant. Il affirme que plusieurs étudiants ne vivant pas au Québec mais y étudiant auraient demandés le vote de manière soudaine. Les cas seront, selon lui, tous vérifiés de fond en comble par les commissions de révision des 125 comtés électoraux.

De l’ingérence fédérale dans l’élection du Québec

En plus de ces problèmes d’inscription aux listes électorales, le Comité spécial pour l’unité canadienne a expressément demandé au gouvernement fédéral d’intervenir dans les plus brefs délais dans les élections provinciales du Québec. Ils estiment qu’il faut rappeler aux québécois qu’il ne revient pas à la majorité politique au pouvoir de décider de la tenue d’un nouveau référendum sur la souveraineté du Québec, ou de lois pour encadrer l’utilisation de la langue anglaise dans la province.

Le comité affirme que ces questions relèvent de la Constitution canadienne, que le gouvernement fédéral se doit de défendre, précise le communiqué du comité transmis ce mardi.

De nombreux québécois répondent avec fermeté au comité qui, étrangement, a été formé l’année ou les souverainistes sont arrivés au pouvoir au Québec. Cette réponse, ferme et sans appel se résumerait à ceci près : «Mêlez-vous de vos oignons!». En d’autres termes, beaucoup de québécois estiment qu’il est de leur droit de défendre la langue française dans l’un des plus grands bastions francophone d’Amérique. «Une province encerclée par un envahisseur anglophone a tous les droits de prendre des mesures pour s’assurer que sa culture et l’héritage culturel, incluant la langue, perdure à travers le temps» nous a confié un étudiant en sociologie de l’Université du Québec à Montréal, qui a voulu conserver son anonymat.

D’autres passants, croisés à la sortie de cette même université affirment que «ce comité est mal placé pour affirmer quoi que ce soit» ou encore «qu’ils oublient que jamais le Québec n’a signé la constitution canadienne, qu’on nous impose encore en travers de la gorge une législation que nous avons refusés et que nous refusons encore de reconnaître!» Il est en effet utile de rappeler que la constitution canadienne a été soumise à plusieurs modifications depuis les années 1970. La première tentative de modification constitutionnelle conduisit à La nuit des longs couteaux, la nuit ou les 9 provinces sur les 10 signèrent dans une réunion de cuisine la constitution, tandis que le premier ministre québécois dormait dans un hôtel de la ville voisine. Depuis ce temps, les québécois n’ont jamais acceptés de signer la constitution canadienne, même les fédéralistes québécois lorsqu’ils furent au pouvoir.

Par ailleurs, conscients de la délicatesse du sujet qui pourrait soulever un vent de nationalisme sans précédent, plusieurs politiciens de la scène fédérale, notamment le gouvernement au pouvoir, ont affirmés que les affaires québécoises n’étaient pas du ressort du gouvernement fédéral et qu’ils n’avaient aucunement l’intention d’intervenir.

 

Frédérick Patrick Leclerc

Correspondant permanent au Québec

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