Ce mardi 6 avril, un candidat au Congrès mexicain a lancé sa campagne électorale depuis un cercueil afin de sensibiliser l’opinion publique aux milliers de décès dus à la pandémie de COVID-19 et à la violence liée aux cartels.
Carlos Mayorga, candidat à la Chambre basse pour le parti Encuentro Solidario dans l’État de Chihuahua, dans le nord du pays, aurait déclaré qu’il envoyait un message brutal à tous les politiciens, leur rappelant que des gens perdent la vie « à cause de leur indifférence ». Il a en effet « décidé de lancer cette campagne politique à l’intérieur d’un cercueil pour envoyer un message aux politiciens : ils ont un peuple mort, une ville, une communauté, une cité, un état morts à cause de leur indifférence »
Une campagne mortelle
Selon les rapports et les images partagés sur les réseaux sociaux, Carlos Mayorga est arrivé dans un cercueil de couleur dorée lors d’un rassemblement de campagne sur un pont entre la ville frontalière mexicaine de Ciudad Juarez et El Paso, au Texas. Il était accompagné de ses assistants qui portaient des blouses de protection bactériologiques. Les assistants du candidat portaient également des bouquets de fleurs pour attirer l’attention sur le nombre de morts du COVID-19 au Mexique. Selon le décompte de l’Université Johns Hopkins, au 7 avril, 2 256 509 personnes ont été infectées par le nouveau variant et 2 256 509 personnes en sont décédées.
La femme du candidat a déclaré que les politiciens « sont restés silencieux sur les niveaux élevés du crime organisé. Ils ont gardé le silence sur la situation chaotique de Covid-19 ». Outre les décès dus au nouveau coronavirus, plus de 300 000 personnes auraient été assassinées au Mexique depuis que le gouvernement a déployé l’armée contre la drogue en 2006. La « campagne du cercueil » de Mayorga concerne les élections de mi-mandat de juin, qui ont également donné lieu à une vague de violence politique, avec l’assassinat d’au moins 16 candidats.
94,4 millions de Mexicains sont appelés à voter, le 6 juin, pour élire 500 représentants de parlements régionaux, dont 15 des 32 gouverneurs.