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Elections régionales : mode d’emploi

A deux mois du scrutin, ce qu’il faut savoir sur les élections régionales : leur fonctionnement, les candidats, les enjeux.

Les 6 et 13 décembre 2015, les Français sont appelés à élire leurs 1757 conseillers régionaux. Mais depuis le mois de janvier 2015, la carte des régions a été transformée, passant de 22 à 13 régions en métropole. Afin de pouvoir mettre en œuvre une politique à l’échelle de ces nouvelles régions, les électeurs vont voter de façon anticipée.

Comment fonctionnent les élections régionales ?

Le scrutin permet d’élire les conseillers régionaux. Les électeurs voteront en décembre pour une liste de candidats. Les listes sont organisées en sections : chaque liste est composées d’autant de sections qu’il y a de département dans la région. Et chacune est représentée par une (voire deux) tête(s) de liste. Le mandat d’un conseiller régional est de 6 ans.

Une personne dépose son bulletin dans l'urne : Frederick Florin, AFP, sur ladepeche.fr.

Une personne dépose son bulletin dans l’urne : Frederick Florin, AFP, sur ladepeche.fr.

 

Scrutin proportionnel : une prime au favori

Au premier tour des élections régionales, la formation politique qui obtient la majorité absolue obtient le nombre de sièges lié à son score, ainsi qu’une prime de sièges de 25 %. Les autres sièges sont répartis entre les formations ayant obtenu au minimum 5 % des voies.

On organise un second tour si aucun parti n’obtient la majorité absolue des sièges. Dans ce cas de figure, ne restent que les listes ayant obtenu un minimum de 10 % des voix. Après le vote, la liste ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages obtient la prime majoritaire de 25 %, et le reste des sièges est réparti entre les formations ayant obtenu au moins 5 % des suffrages du second tour.

A quoi servent les conseils régionaux ?

Si peu connues qu’elles soient, les élections régionales constituent un vote décisif. Les personnes élues en décembre siégeront dans chaque conseil régional et porteront des décisions valables sur toute la région. Les limites des régions ayant été revues, les conseils régionaux ont sous leur coupe des territoires de plus en plus importants.

Les limites des nouvelles régions. Crédit : Ministère de l'Intérieur.

Les limites des nouvelles régions. Crédit : Ministère de l’Intérieur.

Ce que gèrent les régions : le développement économique, la gestion des fonds alloués par l’Europe, l’environnement, les lycées et la formation professionnelle.

Ce que les régions et les départements partagent : l’aménagement du territoire, les transports, le tourisme, l’aide aux entreprises, le sport et la culture.

Des enjeux de taille : désigner les gestionnaires des fonds de la région

Il s’agit des dernières élections avant les présidentielles de 2017. Si ces élections au niveau régional ne donnent pas le ton pour les présidentielles, elles sont déterminantes dans le sens où elles désignent des personnes décisionnaires au niveau local.

Les régions voient leurs recettes stagner malgré un effort d’investissement. Leur contribution au remboursement de la dette, décentralisation oblige, pèse lourd sur les finances, et les contribuables le voient dans la hausse de la fiscalité locale (plus d’impôts locaux suite à la baisse des dotations de l’Etat). Les conseils régionaux ont ainsi la responsabilité de l’équilibre (ou du moins d’une tendance positive) des finances de leur collectivité.

Répartition des conseillers régionaux en 2010, sur Nouvel obs / CC Wikipedia Commons.

Répartition des conseillers régionaux en 2010, Nouvel Obs / CC Wikipedia Commons.

Les régions sont aujourd’hui majoritairement présidées par les socialistes, mais la donne pourrait bien changer avec  le scrutin de fin d’année. Dans un récent sondage BVA, il apparaît par exemple qu’en Île-de-France, la liste de Valérie Pécresse (LR) devancerait celle de Claude Bartolone (PS) de 6 points. Le FN serait quant à lui crédité de 18 % d’intentions de vote dans cette même région, porté par le débat sur l’accueil des réfugiés en Europe. Le parti d’extrême-droite pourrait par ailleurs réaliser une percée remarquable lors de ce scrutin. Néanmoins, le Parti Socialiste conserve une base relativement solide et peut compter dans une certaine mesure sur l’union des forces de la gauche.

Pourquoi en décembre et pas au printemps ?

Traditionnellement, les électeurs sont appelés aux urnes au printemps. Pour la première fois depuis 50 ans, les Français vont voter à la fin de l’année. On vote exceptionnellement en décembre cette année, avant la naissance officielle des nouvelles régions le 1e janvier 2016. Les conseils régionaux doivent également statuer sur la nouvelle organisation des régions (noms, chefs-lieux, etc) avant le 1e juillet 2016. Les prochaines élections régionales seront prévues pour mars 2021.

Qui est candidat aux régionales ? Quelques têtes de listes

Les formations politiques sont nombreuses dans les starting blocks : du Parti Socialiste au Front de Gauche, d’Europe Ecologie Les Verts à Debout la France, en passant par Les Républicains, L’UDI, le Front National, Nouvelle Donne ou l’UPR… Les petits partis ont naturellement moins de chances d’être élus au premier tour, mais jouent un rôle important dans la répartition des forces politiques au second tour (avec les jeux d’alliances). Consultez ci-dessous un récapitulatif des têtes de listes par régions.

Les têtes de listes aux Régionales 2015 par régions.

Comment voter aux régionales ?

Une carte d'électeur / CC Flickr, Chupacabra Viranesque

Une carte d’électeur / CC Flickr, crédit Virany.

Pourront voter les personnes âgées de 18 ans minimum, jouissant de leurs droits civiques et politiques et inscrits sur une liste électorale. Une inscription plus tardive a été autorisée cette année par la loi du 13 juillet 2015 : les électeurs non ou mal inscrits (c’est-à-dire inscrits dans une autre ville que leur lieu de résidence) ont pu déposer une demande d’inscription jusqu’au 30 septembre 2015. Un petit délai qui permettra peut-être d’augmenter la participation citoyenne à ce scrutin. En 2010, l’abstention avait grimpé jusqu’à 53 % au premier tour des dernières élections régionales (48 % au second tour).

Couverture : un isoloir aux élections régionales de 2010. Crédit : Clementine Gallot / CC Flickr.

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