L’homme qui valait 10 milliards pourrait faire son entrée à la Maison Blanche. C’est du moins ce qu’en disent les sondages. Donald Trump est en tête chez les électeurs républicains dans un sondage publié par le Washington Post et ABC News. Avec un score de 24 %, il tient le haut du pavé devant Scott Walker (13%) et Jeb Bush (12%). Zoom sur cette figure atypique de la politique.
Un personnage ce Donald Trump
Véritable magnat de l’immobilier, sa fortune est estimée à 10 milliards de dollars. Ce qui fait de lui le candidat le plus riche de l’histoire des Etats-Unis. L’homme ne fait d’ailleurs pas dans la sobriété : des ceintures plaquées or dans son Boeing 757, un appartement de taille colossale et doré au sol à New-York. Un peu mégalomane sur les bords, il donne son nom à toutes les tours qu’il a construit : Trump Tower à Chicago, Honolulu, Altanta, Las Vegas ou encore la World Trump Tower à New-York. Mais son personnage ne s’arrête pas là. Donald Trump est aussi une star de la téléréalité. Il est depuis dix ans à la tête de The Apprentice sur NBC. Une émission dédiée au monde du travail, où le gagnant de ce jeu décroche un salaire de 250 000 dollars par an dans le groupe Trump. La série est connue pour son concept ultralibéral et va faire son entrée chez M6 pour la saison prochaine.
Le buzz à tout prix
Lors de l’annonce de sa candidature à la nomination républicaine à la Maison Blanche le 16 juin, Donald Trump s’est attiré les railleries des électeurs. Un mois plus tard, après avoir être allé de plateau télévisé en plateau télévisé, proférant les phrases les plus provocatrices les unes que les autres, le candidat est arrivé en tête du classement. La stratégie du buzz est-t-elle la bonne à choisir pour la course aux présidentielles ? Sûrement pas sur le long terme. Multiplier les déclarations fracassantes ne fera pas de lui un président légitime le moment venu et les électeurs en sont conscients.
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— Courrier inter (@courrierinter) 22 Juillet 2015
Certes, ses propos lui offrent une certaine visibilité, notamment lorsqu’il tacle les immigrés illégaux venant du Mexique en les traitant de trafiquants de drogue, de violeurs et de criminels. Mais il se laisse souvent trop emporter par son envie de faire les couvertures médiatiques, quitte à en choquer plus d’un. Ses critiques à l’encontre de John McCain, ex-candidat à la Maison Blanche et prisonnier pendant cinq ans dans une prison vietnamienne ont été une faute politique impardonnable. « The Donald » s’en est pris à un héros de guerre américain, ironisant sur le fait qu’il n’avait pas vraiment fait la guerre mais qu’il avait été capturé : « Ce n’est pas un héros de guerre. C’est un héros de guerre uniquement parce qu’il a été capturé. Je préfère les personnes qui ne se font pas capturer. ». Celui qui convoite tant la présidence semble avoir oublié la règle d’or de son pays : ne jamais manquer de respect à un soldat de la guerre.
Aux Etats-Unis, les candidats de ce type font souvent leur show pendant quelques temps, avant d’être hors course pour le reste de la campagne. D’ailleurs, si l’on regarde dans le détail, près d’un Américain sur deux a une opinion très défavorable de lui.
Clarisse Duppré