La récente dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron a suscité des rumeurs selon lesquelles il pourrait utiliser cette manœuvre pour se représenter en 2027. Cependant, une telle stratégie est-elle vraiment envisageable ?
La règle des deux mandats consécutifs
La Constitution française est claire : un président de la République ne peut pas exercer plus de deux mandats consécutifs. L’article 6 stipule que « le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. » Cette règle a été mise en place en 2008 sous Nicolas Sarkozy pour éviter une concentration excessive du pouvoir exécutif.
La stratégie de la démission : une fausse route ?
Certains internautes ont suggéré qu’Emmanuel Macron pourrait contourner cette règle en démissionnant avant la fin de son second mandat pour se représenter ensuite. Cependant, cette stratégie est constitutionnellement infondée. Même en cas de démission, la Constitution empêche le Président sortant de briguer un troisième mandat consécutif, qu’il ait ou non terminé son second mandat.
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Emmanuel Macron n’est pas obligé de démissionner à la suite d’une défaite aux législatives. La dissolution de l’Assemblée nationale est une arme politique qui permet au Président de convoquer de nouvelles élections législatives, mais elle ne modifie pas les règles de la limitation des mandats présidentiels.
Le cas de la Polynésie
Il y a eu un cas en Polynésie française qui a suscité le doute chez certains. La loi organique de l’archipel empêche le Président de la collectivité d’effectuer trois mandats consécutifs. Mais le conseil d’État a autorisé, en 2022, le Président de la Polynésie française à se présenter une troisième fois.
Car il n’avait pas effectué un mandat complet. Cependant cette décision locale n’est pas valable sur tout le territoire français, si Emmanuel Macron vient à démissionner.
Une pause avant un éventuel retour en 2032 ?
Une option demeure pour le Président : il pourrait se retirer temporairement et se représenter après une interruption de cinq ans. La Constitution lui permet d’effectuer un troisième mandat après une pause. Ce qui ouvre la possibilité d’une candidature en 2032. Emmanuel Macron pourrait ainsi se repositionner après avoir pris du recul, conformément aux dispositions actuelles de la Constitution.