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Entre le sexe et la drogue, un Lord choisit la démission

Le Lord John Buttifant Sewell, vice-président de la Chambre des Lords, a été poussé à la démission peu de temps après les révélations du journal britannique The Sun, le mettant en cause. Des photos et une vidéo le montrent en train de consommer de la cocaïne avec des prostituées.

Une figure politique autrefois respectée et aujourd’hui lynchée

Le scandale a de quoi faire tache : l’ancien ministre du Travail de Tony Blair et figure de la politique écossaise qui sniffe, à moitié nu, de la cocaïne étalée sur la poitrine de l’une des prostituées. Ce même John Buttifant Sewell était devenu membre à vie de la Chambre des Lords en 1996 après avoir été anobli par la reine d’Angleterre. Ironie de l’histoire : il avait participé à la rédaction d’un code de conduite des lords, qui stipule que ceux-ci doivent agir « avec altruisme, intégrité, sens des responsabilités, transparence et honnêteté ». L’ex-membre de la Chambre des Lords a également laissé sa trace dans l’histoire avec la loi « motion Sewell », portant son nom. Celle-ci interdit au Parlement britannique de voter une loi sur l’Ecosse sans le consentement du parlement écossais.

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L’image de la Chambre des Lords se ternit un peu plus…

C’est un coup dur pour la Chambre des Lords, qui a déjà perdu de son pouvoir depuis quelques années et dont le rôle est nettement moindre que celui que la chambre basse du Parlement. Pour rappel : les membres de la Chambre des Lords, au nombre de 783, sont pour une partie nommés par la Reine et sont issus de la noblesse et des clercs de l’Eglise d’Angleterre. Leur fonction est de valider les lois après leur passage devant la chambre des Communes, tandis que le salaire qu’ils perçoivent s’élève à 300 livres sterling, soit 422 euros par jour d’indemnité de présence. Pour exemple, John Buttifant Sewell engrangeait chaque année la somme de 82 000 livres (115 000 euros).

Chambre des Lords

Une démission légèrement forcée

L’affaire a ravivé les polémiques autour de cette Chambre : de nombreux journaux britanniques ont invité à une réforme profonde de l’institution. L’épisode « John Coke » (nom rebaptisé par The Sun pour le baron) constitue donc une sérieuse menace pour une institution qui peine à gagner en légitimité. Les critiques n’ont d’ailleurs pas tardé à fuser, incitant le baron John Buttifant Sewell à la démission, quitte à refonder les règles de la chambre pour pouvoir exclure un lord, chose qui n’a encore été jamais faite. Dans une lettre adressée au greffier des parlements, le lord présente ses plus plates excuses pour la « douleur et la honte » qu’il a provoquées. Il a également déclaré : « J’espère que ma décision va limiter et aider à réparer les dommages que j’ai causés à une institution qui me tient à coeur ».  Espérons tout de même qu’il n’y tienne pas autant qu’à sa dignité…

Clarisse Duppré

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