Se lancer dans l’entrepreneuriat séduit de plus en plus de jeunes Français, mais rares sont ceux qui franchissent réellement le pas. Entre manque de culture entrepreneuriale et précarité, le parcours des jeunes entrepreneurs en 2025 reste semé d’obstacles. Quelles sont les causes expliquant ce contraste ? Quelles initiatives sont mises en place pour inverser cette tendance ?
Entrepreneuriat étudiant : pourquoi les jeunes n’osent-ils plus se lancer ?
Alors que la France a franchi un record de créations d’entreprises en 2024, le nombre de Français réellement engagés dans une dynamique entrepreneuriale a diminué pour la première fois depuis 12 ans. Révélée par le rapport GEM France 2024/2025 du Lab Entreprendre de MBS School of Business et de l’Université de Montpellier, cette baisse s’accompagne d’un autre fait marquant : la diminution du nombre de jeunes qui se lancent concrètement dans l’entrepreneuriat. Ils étaient seulement 10,8 % l’année dernière. Un problème crucial, qui prend sa source dès le milieu scolaire, où subsiste une vraie difficulté à susciter des vocations et à démocratiser le parcours entrepreneurial.
Véritable enjeu national pour l’attractivité et l’économie française, l’entrepreneuriat peine à séduire les jeunes. Si 28 % des 18-24 ans déclarent vouloir créer une entreprise dans les années à venir, ce chiffre chute lorsqu’on se penche sur ceux qui entreprennent de manière concrète. Signe encore plus préoccupant : plus de la moitié des jeunes entrepreneurs se lancent par nécessité et non par opportunité. Un indice fort sur les conditions d’entrée dans ce milieu.
Parmi les freins rencontrés par les jeunes figurent l’idée d’une situation économique incertaine, un accès difficile au marché, mais aussi — et surtout — une culture entrepreneuriale encore trop peu ancrée, notamment à l’école. La France est d’ailleurs à la dernière place parmi les pays riches concernant la promotion de l’entrepreneuriat dans l’enseignement scolaire. Malgré ces constats peu glorieux, des initiatives et dispositifs se mettent peu à peu en place pour faire bouger les choses, notamment de la part des acteurs de l’enseignement supérieur.

Des formations et initiatives pour favoriser l’entrepreneuriat chez les étudiants
Face à un engouement croissant pour la création d’entreprise, les écoles de commerce multiplient les formations dédiées à l’entrepreneuriat. L’EDC Paris Business School propose un Master of Science « Entrepreneuriat et Innovation », tout comme l’Emlyon Business School, qui propose un Mastère Spécialisé « Entrepreneuriat & Management de l’Innovation », ainsi que des parcours axés sur les start-up ou encore « entrepreneuriat et innovation ». HEC Paris s’inscrit également dans cette dynamique avec son parcours « Entrepreneurs », intégré au cycle master du Programme Grande École (PGE), et son MSc X-HEC Entrepreneurs, développé en partenariat avec l’École Polytechnique. De son côté, KEDGE Business School a complété son offre avec un Mastère Spécialisé « Innovation, Transformation, Entrepreneuriat ». Cette école de commerce propose aussi une spécialisation « Start-up, Intrapreneuriat et Transmission d’entreprise » dès le bachelor, ainsi qu’un parcours Entrepreneuriat intégré au master du PGE.
Fidèle à son ADN entrepreneurial, l’EDC Paris Business School va plus loin et renforce son engagement auprès des jeunes créateurs d’entreprise. À partir de la rentrée 2025, l’école de commerce située à proximité de La Défense lancera un tout nouveau parcours baptisé « Professionnalisation et entrepreneuriat ». L’objectif est d’offrir un cadre souple et adapté à ceux qui jonglent entre études et lancement de projet. Ce dispositif innovant permettra aux étudiants de concentrer leurs cours sur deux à trois jours par semaine, libérant ainsi un temps précieux pour développer leur activité. Une manière concrète de concilier ambitions académiques et aspirations entrepreneuriales.
« À l’EDC Business School, nous sommes convaincus que l’entrepreneuriat et les études peuvent coexister. Avec ce programme, nous répondons à un besoin des étudiants en créant un environnement propice qui les encourage à développer leurs projets entrepreneuriaux tout en poursuivant leur parcours académique », explique Antoine Veniard, directeur général de l’EDC Paris Business School. « Grâce à cette adaptation, les étudiants pourront pleinement profiter de l’expertise de nos enseignants-chercheurs et d’un accompagnement personnalisé par notre incubateur EDCube », complète-t-il.
Approfondir les projets en favorisant les connexions entre entrepreneuriat étudiant et recherche universitaire
Lancé en 2021, UniCA Entreprendre est le centre dédié à l’entrepreneuriat de Université Côte d’Azur, labellisé PEPITE – Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat. Ce qui distingue UniCA Entreprendre d’un dispositif classique d’accompagnement à la création d’entreprise, c’est l’adossement direct à la recherche universitaire, ainsi que le lien fort et continu avec les laboratoires, les enseignants-chercheurs et les expertises de pointe de l’université. Cette articulation permet d’enrichir les projets étudiants en leur apportant un socle scientifique rigoureux et un accès à des connaissances de très haut niveau.
Cette approche innovante de Université Côte d’Azur, permet de former des profils d’étudiants-entrepreneurs aux compétences hybrides, capables de répondre aux enjeux complexes des transitions actuelles. Elle repose également sur une dynamique collaborative unique : la mise en relation des porteurs de projets étudiants avec les chercheurs, dans une logique de co-construction et de fertilisation croisée.

L’une des illustrations de cette connexion est le projet « DeePsy », une start-up innovante qui mêle à la fois la psychologie et la technologie. Fondée par Evan Adeny, psychologue du travail et diplômé du DU Deeptech Entrepreneurship de Université Côte d’Azur, DeePsy développe des tests psychologiques innovants sous forme ludique, destinés aux RH et aux professionnels en santé mentale. Parmi les différents partenaires, comme Pépite PACA-Est, Live for Good et l’Incubateur Provence Côte d’Azur, Evan a pu s’appuyer sur l’expertise du laboratoire de psychologie de Nice (LAPCOS) afin de contribuer à la rigueur scientifique de son projet d’entrepreneuriat.