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Benoît Hamon : « Claude Bartolone est compétent »

Le député des Yvelines, ex-ministre de l’Éducation nationale devenu frondeur de la majorité, soutient la candidature de Claude Bartolone (PS) en Île-de-France.  Il y a une semaine, Radio VL l’a rencontré en marge du meeting du candidat socialiste à Pantin, pour qu’il nous livre son regard sur la jeunesse, la gauche et le gouvernement dans cette campagne. Extraits.

Si Claude Bartolone devenait président de la région, que pensez-vous que cela changerait dans la vie des jeunes ?

Déjà, le transport public 24/24, rien que ça ! Je travaille, j’en ai besoin la nuit. Si je suis en grande ou petite couronne, j’ai besoin de solutions pour travailler. Si j’ai envie de sortir à Paris, que j’ai pas de voiture, pas de scooter, passé une heure, je fais comment ? Là, on aura une solution à échéance des Jeux Olympiques, sur toute l’Île-de-France : métro, RER, Transilien. Si je suis jeune et mère isolée, et que j’ai besoin d’aller travailler tôt pour, parfois, aller faire des ménages dans une tour de la Défense, mais que je n’ai pas de solution de garde pour mes gosses, comment faire ? Le fait de financer des crèches à horaire décalé, c’est innovant socialement, mais ça permet surtout d’avoir un service public qui s’adapte aux besoins de ceux qui en ont le plus besoin.

Quand on voit le taux d’abstention chez les jeunes (NDLR : 73% d’abstention chez les 18-24 ans au second tour des élections départementales de mars 2014), comment comptez-vous les mobiliser ?

On ne les poussera pas. Je veux simplement dire quelque chose. Quand on habite en Île-de-France et qu’on a entre 20 et 25 ans, à priori on est plutôt tolérant. Si demain, Valérie Pécresse dirige cette région, on voit qu’elle s’est déjà ligotée avec le lobby de la Manif pour tous. Que donnera ce lobby là quand demain, ils siègeront à la Commission éducation et qu’avec tous les élus du Front National, ils décideraient par exemple que, sur les menus scolaires, on ne fasse pas de menu de substitution, ou qu’on considère qu’une semaine d’éducation à la sexualité, à l’ouverture, à la tolérance, à la lutte contre l’homophobie, on n’en a pas besoin ?
Quel sera le rôle de la région quand demain, ce seront ces gens-là, ces intolérants-là, qui dirigeront ? Si demain, elle fait un second tour, elle sera obligée de passer un accord avec Monsieur Dupont-Aignant. Lui, c’est tout-voiture, tout-diésel. Est-ce que vous voulez vous retrouver, demain, avec une présidente de région qui aura dealé avec le représentant du tout-diésel ? Sur ces questions centrales telles que l’air qu’on respire, comment on peut vivre correctement sans manger des particules fines à longueur de journée, il faut qu’on sensibilise les électeurs jeunes ou anciens, et à eux de se déterminer.

Moi j’ai mes convictions et j’espère, un peu d’énergie pour essayer de les convaincre d’aller voter. Et en même temps, je ne suis pas le mieux placé pour dire que tout va bien. J’en ai même tiré des conséquences à titre personnel sur le plan politique. Tout ne va pas bien. Mais est-ce une raison pour installer des gens qui nous ferons plus mal encore ? Non.

Selon vous, quels sont les atouts de Claude Bartolone pour gagner cette région, alors que la gauche a déjà déçu beaucoup de ses électeurs sur le plan national, et que certains n’ont plus vraiment envie de voter pour le PS ?

Je le constate, je fais du porte-à-porte à Trappes. Il y a des gens qui sont impatients ou déçus. C’est toujours bon de le dire, mais d’abord, Claude Bartolone est compétent. Face à un problème, il sait trouver des solutions. Il l’a montré quand il était ministre de la ville. Il l’a montré quand il était président du Conseil général de  Seine-Saint-Denis, qui n’est quand même pas le département le plus simple à diriger. Vous avez là quelqu’un qui sait de quoi il parle. Mais être compétent ce n’est pas suffisant, parce que savoir résoudre une équation, ça ne vous dit pas forcément quel est l’horizon qu’il souhaite pour cette région. En plus de ça, il a des convictions qui s’expriment sur des partis-pris qui sont forts, comme l’écologie.

Par rapport à l’écologie et les dernières annonces qui ont été faites, le gouvernement maintient sa volonté de poursuivre le chantier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Vous ne pensez pas que c’est une épine dans le pied pour votre campagne ? Le gouvernement n’est-il pas avec vous ?

Si, il y a quelques ministres. Mais il y a des décisions gouvernementales dont on se serait bien passé, oui. Claude Bartolone, comme moi, comme tous ceux qui sont en campagne. Non pas parce qu’elles nous gênent, mais parce qu’on pense qu’elles ne sont pas bonnes.

Entretien conjointement dirigé par Alexis Delacour et Clément Barbet

© Crédits photographiques : Thibaut Godet

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