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ESCOBAR : La biographie de trop 

La vie du chef du cartel de Medellin à nouveau retracée dans un biopic version spanglish.

Pablo Escobar Gaviria mort en 1993 a été matière à de nombreuses fictions ces dernières années et n’a jamais été aussi présent sur nos écrans. On connait par coeur la série à succès Narcos signée Netflix actuellement en cours de production. Le dernier long métrage de Fernando Leon de Aranoa « ESCOBAR » promettait d’apporter un regard nouveau sur la vie du célèbre narco-trafiquant à travers l’adaptation du livre « Amando a Pablo, Odiando a Escobar » (traduisez Aimer Pablo, Détester Escobar) de Virginia Vallejo la journaliste avec qui il entretenait une relation.

Avec en tête d’affiche le célèbre couple formé par Javier Bardem et Pénélope Cruz le pari était gagné d’avance (ou presque).

Le récit dont s’inspire Aranoa suit une ligne d’amour et de corruption. L’ancienne star de la télévision colombienne raconte sa turbulente relation amoureuse avec un homme tendre dans l’intimité, Pablo, et dénonce l’immense corruption dans laquelle baigne son pays, en partie créée par Escobar. Le film lui, suit une ligne totalement différente. De nombreux colombiens étant exaspérés de voir retransmise à la télé une image glamour de celui qui a causé de trop nombreuses victimes, le film se démarque des autres productions  en s’appuyant uniquement sur le côté monstrueux de Pablo Escobar quitte à changer certains faits de l’histoire pour le rendre encore plus cruel qu’il ne l’était déjà. 

Malgré l’incroyable et incontestable performance de Javier Bardem le film a du mal à tirer son épingle du jeu. Penelope Cruz se fait évincer de son rôle en donnant le change sans réellement avoir la chance d’exister. Il est d’ailleurs dommage que l’alchimie existante entre les deux acteurs mariés depuis 2010 n’ait pas été exploitée. La voix-off de l’actrice présente tout au long du film est un recours futile qui n’apporte ni passion ni émotion ou information qui ne nous ait pas déjà été donnée. En résumé, le personnage de la célèbre actrice espagnole n’est que très peu tiré à profit et le fait que la vraie Virginia Vallejo n’ait pas été consultée pour la réalisation de Loving Pablo (le titre original) y est certainement pour quelque chose.

Le choix artistique de l’anglais comme première langue est très décevant quand on voit deux grands acteurs hispanophones à l’écran. Pour les connaisseurs, on remarquera aussi le peu d’effort de la part de Penelope Cruz d’adopter un accent colombien les rares fois où elle parle espagnol.

 Fernando Leon de Aranoa a poursuivi l’ambition de retracer une période de plus de 10 ans de la vie de Pablo Escobar – de 1983 à 1993 – et de montrer toutes les facettes possibles de l’homme : le narco, le père, l’amant, le politique. Beaucoup à raconter en peu de temps. La plupart étant du déjà-vu. C’est probablement à cause de cette ambition que « Escobar » se voit dispersé en couvrant une chronologie si étendue. Les événements étant si nombreux qu’on y voit des personnages qui sautent d’une scène à une autre, d’un espace temps à un autre quasiment sans reprendre souffle.

Se concentrer sur une période plus concrète ou mieux définir ce point de vue qui varie tellement à travers le temps : celui d’une femme qui a aimé l’une des légendes criminelles des années 80, aurait permis un scénario bien plus intéressant. Un mauvais timing et de mauvais choix entrainent malheureusement ce long-métrage pourtant très prometteur à une critique tout juste correcte.

 

 

 

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