Le président du conseil départemental de l’Essonne a annoncé qu’une partie des aides sociales de 2015 ne pourront pas être versées.
Les caisses sont vides. Voilà ce qu’a voulu dire François Durovray dans une lettre adressée aux organismes en charge de l’aide sociale. Le président estampillé Les Républicains du conseil départemental a donc proposé d’étaler les versements sur les six prochaines années.
Aucun organisme ne serait épargné par ces coupes budgétaires. Les associations de protection de l’enfance et les établissements médico-sociaux qui accueillent des personnes âgées ou handicapées pâtiraient les premiers de cette mesure. Et selon le journal Le Monde, les services à domicile, les allocations personnalisées d’autonomie (APA) et les prestations de compensation du handicap (PCH) seraient aussi concernés.
L’un des départements les plus endettés
Celui qui avait affirmé le jour de son élection comme président du conseil départemental de l’Essonne en avril dernier que « ce département, c’est l’engagement de ma vie » a justifié ces coupes par une dette d’un milliard d’euros. Ce qui fait de l’Essonne l’un des départements les plus endettés de France.
François Durovray a ensuite accusé ses prédécesseurs de lui avoir laissé sur les bras une dette cachée de près de 110 millions d’euros et une affaire d’emprunt toxique. Durant sa campagne, il avait promis de ne pas augmenter les impôts tout en réduisant les dépenses de fonctionnement. C’est pourquoi il a décidé ces coupes budgétaires dans les prestations sociales.
Jérôme Guedj, l’un des prédécesseurs (PS) de Durovray, a vivement réagi ce matin aux accusations de ce dernier. Dans plusieurs messages publiés sur son compte Twitter, Guedj s’est dit « abasourdi » et a accusé son successeur de prendre « une décision politique« .
3)Une décision purement politique: @durovray a voté en juin 2015 (2 mois après son élection) 22 M d’€ d’aides supplémentaires aux communes !
— Jérôme Guedj (@JeromeGuedj) 13 Janvier 2016
En juin dernier, le Conseil départemental de l’Essonne avait adopté un plan de relance de l’investissement des collectivités pour un montant de près de 22 millions d’euros. François Durovray expliquait alors que « ce plan de relance correspondait à une réorientation politique de nos dépenses. Nous avons voté 30 millions d’économie dans notre fonctionnement ».
Guillaume Quercy, le directeur en Ile-de-France de l’Uriopss (Union régionale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux), juge cette décision « ubuesque et inédite ». Il déplore que ce soient « les publics les plus fragiles » qui soient affectés. Pour lui, son application est inenvisageable : « C’est une dépense obligatoire, il doit la payer » .
« C’est totalement ubuesque et inédit en France, on touche aux publics les plus fragiles » Guillaume Quercy, directeur @URIOPSSIDF
— URIOPSS IDF (@URIOPSSIDF) 13 Janvier 2016