La plus haute juridiction américaine a invalidé une loi texane qui restreignait le droit à l’IVG.
Lundi 27 juin, la Cour Suprême américaine s’est prononcée sur la loi relative à l’avortement promulguée par l’Etat du Texas en 2013. L’arrêt, rendu à la majorité de cinq juges contre trois, a déclaré « illégale » la loi texane, qui encadrait fortement les modalités d’accès à l’avortement. Cette décision représente une victoire historique pour les mouvements qui défendent le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
A lire aussi : Une association catholique pro-IVG interpelle le pape François
Des mesures très restrictives
La loi, adoptée par les républicains en 2013, avait été présentée comme un texte protecteur de la santé et de la sécurité des femmes. En effet, la loi obligeait les cliniques à suivre la même réglementation que les centres hospitaliers en matière d’équipements. De plus, les médecins avorteurs devaient être accrédités auprès d’un hôpital, pour pouvoir garantir aux femmes traitées un accès rapide aux soins en cas d’urgence.
Cependant, de nombreuses cliniques du Texas affirmaient que cette législation ne faisait que rendre l’accès à l’avortement davantage difficile. Les principales associations qui défendent le droit à l’IVG ont même déclaré que le but ultime du texte était la fermeture des cliniques qui pratiquent l’avortement au Texas. En effet, depuis l’entrée en vigueur de la loi en 2013, des dizaines de centres se sont vus obligés de fermer à cause de ces mesures très restrictives.
Une victoire historique pour le mouvement pro-choice
La Cour Suprême, à une majorité de cinq juges contre trois, a estimé que cette réglementation, non nécessaire du point de vue médical à la protection de la santé des femmes, représentait une « limite inconstitutionnelle » au droit à l’avortement. Le texte a donc été invalidé. Les réactions à cette décision de la plus haute juridiction américaine ont été extrêmement positives auprès du mouvement pro-choice, qui se bat depuis des années pour rendre l’avortement plus facilement accessible.
Le Président Barack Obama s’est dit très satisfait du jugement de la Cour et a déclaré à travers un tweet que « chaque femme a le droit constitutionnel de faire ses propres choix en ce qui concerne la procréation ».
Today’s #SCOTUS ruling reaffirms that every woman has a right to make her own reproductive choices. pic.twitter.com/uvgc9MgX3e
— Barack Obama (@BarackObama) 27 juin 2016
L’IVG, un « droit fondamental » des femmes
Hillary Clinton, très impliquée dans la défense du droit des femmes, s’est également exprimée sur cette décision historique. « Le combat n’est pas fini : le prochain président devra protéger la santé des femmes – a écrit la candidate démocrate sur Twitter – Les femmes ne seront pas ‘punies’ pour avoir exercé leurs droits fondamentaux ».
SCOTUS’s decision is a victory for women in Texas and across America. Safe abortion should be a right—not just on paper, but in reality. -H
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) 27 juin 2016
Le candidat républicain, connu pour ses prises de positions claires même sur des sujets très délicats, ne s’est pas encore prononcé sur la décision de la Cour Suprême. Donald Trump avait pourtant déclaré son opposition à l’IVG, en affirmant que les femmes qui choisissent d’avorter doivent être ‘punies’.
L’arrêt rendu lundi ne concerne pas seulement le Texas. La décision de la Cour Suprême pourrait dissuader d’autres Etats conservateurs qui envisageaient de suivre le modèle texan.
Crédit photo à la Une : www.mintpressnews.com